2. Ghana: les agriculteurs disent que les APE menacent leurs moyens de subsistance (Public Agenda)

| octobre 6, 2008

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Jacob Kwabla Kpodo peut facilement énumérer les difficultés rencontrées par les cultivateurs de tomate à Ada, une ville côtière du sud du Ghana. Les cultivateurs ne pas les moyens d’acheter des équipements agricoles moderne. Ils ont de la difficulté à obtenir des prêts. Ils ne peuvent pas accéder aux routes commerciales et ils ont des problèmes pour commercialiser leurs produits.

Cependant le secteur de la tomate semblait renaître pour les agriculteurs d’Ada au cours des derniers mois. En novembre dernier, le gouvernement du Ghana avait interdit l’importation de la pâte de tomate, dans le cadre d’un effort visant à réduire les importations. Depuis lors, la demande pour les produits locaux faits à base de tomates avait augmenté, et les agriculteurs étaient encouragés à produire davantage de ce fruit rouge. M. Kpodo dit que les agriculteurs ont augmenté leur rendement et l’accès à un nouveau type de semence. Étant donné que la culture de la tomate est devenue plus rentable, davantage de jeunes y participent.

Mais M. Kpodo craint que toutes ces avancées ne disparaissent si son gouvernement signe un accord de partenariat économique, ou APE, avec l’Europe. Les APE permettraient d’accroître l’accès des produits européens aux marchés africains. Les accords proposés ont conduit à une vague de manifestations dans de nombreux pays africains. Au Ghana, l’Association des industries du Ghana, le Ghana Trade Union Congress ainsi que d’autres organismes ont demandé au gouvernement de retirer sa signature. Les agriculteurs ghanéens ont aussi ajouté leurs voix aux manifestations.

M. Kpodo dit que le Ghana n’a tout simplement pas d’usines permettant l’empaquetage des tomates et produits dérivés selon les normes internationales. Par conséquent, il estime que, si le Ghana s’ouvre au marché mondial, les produits ghanéens à base de tomate ne pourraient pas faire concurrence aux produits européens. Il dit que le gouvernement devrait mettre l’accent sur la rénovation des nombreuses usines de tomate du pays ou sur la mise en place de nouvelles usines.

Emmanuel Amoak est vice-président de l’Okyereko Co-operative Society. Il a des préoccupations similaires au sujet du riz européen qui entrerait librement sur le marché ghanéen, si un APE est signé. Selon M. Amoak, un agriculteur ghanéen doit investir 450 dollars américains (environ 330 euros) pour produire une tonne de riz. Un agriculteur européen, bénéficiant de subventions, peut produire la même quantité de riz pour 275 dollars américains. (environ 200 euros) Plutôt que de le voir signer les APE, M. Amoak voudrait voir son gouvernement appliquer des mesures pour restraindre l’accès au riz étranger dans son pays.
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