2. Afrique – Les agriculteurs africains recevront des informations météorologiques plus précises afin de mieux composer avec les changements climatiques (Agro Radio Hebdo et le Global Humanitarian Forum)

| juillet 13, 2009

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Le pêcheur Isa Mande accorde une interview, sur les rives du lac Victoria. D’autres pêcheurs sont debout dans l’eau, à côté d’une petite barque.. Monsieur Mande dit que les eaux du lac sont imprévisibles. Il dit que, parfois, il y a des vents violents et parfois il n’y a pas de vent du tout.Une mauvaise visibilité et des eaux agitées en raison de conditions météorologiques extrêmes font désormais partie du quotidien des pêcheurs du Lac Victoria.. Étant donné qu’ils n’ont pas accès à des prévisions météorologiques précises, beaucoup de pêcheursrisquent leur vie sur les eaux.

Mais, imaginez que les pêcheurs du Lac Victoria puissent recevoir des alertes par SMS, sur leurs portables, et soient ainsi avertis que les eaux sont trop turbulentes pour s’y aventurer… C’est ce que l’initiative Weather Info For All (WIFA) du Global Humanitarian Forum (GHF) espère accomplir.

Dans la première phase de l’initiative WIFA, 19 stations météorologiques automatiques seront installées pour doubler la capacité de surveillance météorologique en Tanzanie, en Ouganda et au Kenya.

ARH a rencontré Moyenda Chaponda, à Genève, en Suisse. Monsieur Chaponda est assistant de projet au GHF. Le GHF est un organisme à but non lucratif. C’est l’ancien Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, qui est à la tête de cet organisme. Monsieur Chaponda dit que, de concert avec l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’Earth Institute de l’université Columbia et des entreprises de télécommunication comme Zain et Ericsson, l’objectif à long terme de l’initiative est d’installer 5000 stations météorologiques automatiques sur des tours de téléphone cellulaire, à travers le continent africain.

Les stations météorologiques automatiques utilisent des capteurs pour mesurer la pression atmosphérique, la température, l’humidité, la vitesse du vent et les précipitations. Les informations recueillies par les stations météorologiques seront envoyées à un serveur qui analysera les données météorologiques. Sur la base de ces données, les centres météorologiques nationaux seront en mesure d’envoyer des messages textes à des pêcheurs ainsi qu’à des agriculteurs dans les zones rurales, en leur donnant des prévisions météorologiques exactes.

Actuellement, il existe plus de 700 stations météorologiques dans toute l’Afrique. Monsieur Chaponda dit qu’en matière de réseaux de surveillance de conditions météorologiques, dans la plupart des pays en développement, et en particulier en Afrique, il existe de très grandes lacunes. L’objectif de l’initiative WIFA est de combler ces lacunes, en Afrique.

En installant 5000 stations météorologiques automatiques, l’initiative WIFA espère que les collectivités locales recevront les renseignements météorologiques dont ils ont besoin pour prendre de bonnes décisions agricoles et atténuer l’impact de désastres météorologiques dus aux changements climatiques.

S’exprimant lors d’une conférence de presse en juin dernier à Genève, M. Annan a souligné que l’Afrique est la région la plus durement touchée par les impacts des changements climatiques.

Dans une vidéo promotionnelle pour WIFA, l’agriculteur Paul Kamugisha, tout comme son collègue pêcheur Isa Mande, dit que les agriculteurs cultivent dans l’ignorance. Ils sèment les graines, puis la pluie ne vient pas, et ils finissent par perdre leurs récoltes. Pour permettre aux agriculteurs de prendre des décisions éclairées pour la planification, l’ensemencement et la récolte des cultures, M. Annan dit que WIFA améliorera la quantité et la qualité de l’information sur les conditions météorologiques en Afrique.