3. Mozambique: préparation aux catastrophes naturelles (United Nations Integrated Regional Information Networks)

| octobre 27, 2008

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Manuel Fanso ne voit sa famille qu’une fois par semaine. Les six autres jours, il les passe à pêcher sur le fleuve Zambèze. Certains de ses poissons, il peut les vendre au bord de la rivière. Le reste du produit de sa pêche, il l’amène à Mopeia, dans la région centrale du Mozambique, où sa femme, ses enfants, et sa mère demeurent.

M. Fanso et sa famille vivaient autrefois ensemble sur une petite ferme près du fleuve Zambèze. L’an dernier, la ferme familiale a été inondée. Leur récolte de riz en a beaucoup souffert, mais ils ont cependant eu plus de chance que certaines familles, qui ont perdu toutes leurs récoltes. Par la suite, le gouvernement du Mozambique a réinstallé ceux qui vivaient dans les zones susceptibles aux inondations vers des zones plus sécuritaires. M. Fanso dit que sa famille ne reconstruira jamais une maison dans les zones susceptibles aux inondations. Les inondations viennent trop rapidement dans cette zone.

Des inondations se sont produites dans de nombreuses régions d’Afrique au cours du mois dernier, notamment le Burundi, le Kenya, le Mali et le Rwanda, perturbant la vie et les moyens de subsistance de nombreux agriculteurs. D’autres pays comme le Cameroun et le Tchad ont été avertis que les inondations surviennent durant la saison des pluies. Les phénomènes météorologiques extrêmes comme les inondations se produisent plus fréquemment, ces dernières années, en raison des changements climatiques, forçant de plus en plus d’agriculteurs comme M. Fanso à modifier leurs pratiques afin d’y faire face.

Alexandre Tique est météorologue à l’Institut national de météorologie, au Mozambique. Il dit que les statistiques montrent que la tendance est à la hausse pour les catastrophes naturelles. Les cyclones tropicaux et les inondations se produisent plus souvent, et il en est de même pour les sécheresses. Cela peut être désastreux pour les agriculteurs qui se rapprochent de la rivière pendant les périodes de sécheresse, pour ensuite être frappés par les inondations à l’arrivée de la saison des pluies.

M. Tique précise que mettre en garde les gens sur l’imminence des catastrophes naturelles est un défi étant donné que la population dans les régions rurales est très dispersée. Toutefois, les groupes communautaires se mobilisent pour relever ce défi, et tentent de minimiser les pertes de vies et de biens.

Arlinda Cunah se prépare pour la saison des cyclones dans le village de Chilembende. Chaque jour, elle allume sa radio – qui fonctionne à l’énergie solaire – et reste à l’affût de tout avertissement relatif à des inondations ou à des cyclones. Mme Cunah et d’autres bénévoles de son village de Chilembende ont conçu un plan pour diffuser les informations concernant de tels avertissements. Tout d’abord, Mme Cunah invite ses voisins à rester à l’écoute de la radio et à porter une attention particulière aux avertissements. Ensuite, en cas d’avertissement, elle alerte le chef de la communauté, qui a des drapeaux de mise en garde, des sifflets et une bicyclette. Les bénévoles vont dans le village avec des sifflets et des drapeaux, pour s’assurer que tout le monde a été averti. Mme Cunah explique que la population connaît déjà les mesures à prendre en cas de catastrophes naturelles car elle a déjà été éduquée à ce sujet. Par exemple, si un cyclone approche, les villageois connaissent les endroits sûrs pour rester à l’abri.

Pour sa part, M. Fanso sait que, lorsque les fortes pluies commencent, il devra probablement quitter le fleuve Zambèze pour un ou deux mois. Mais quand les inondations auront passées, il sera de retour au bord du fleuve pour faire sa vie.
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