1. République du Congo – Les agriculteurs s’attaquent au problème des routes rurales impraticables (IPS)

| janvier 11, 2010

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La musique remplit l’air à l’extérieur du village de Ngouha II, dans le sud de la République du Congo. Dans cette ambiance de chant, les agriculteurs sont à pied d’œuvre. Ils transportent des pierres, du bois et de la terre afin de réparer un pont endommagé.

Alors que le pont était en ruines, aucun véhicule ne pouvait y passer. Les agriculteurs avaient du mal à acheminer leurs produits jusqu’au marché. Mais aujourd’hui, ils sont déterminés à réparer le pont de leurs propres mains.

Pierre Ngoro est le chef du village. Il a déclaré: « Si nous ne faisons pas ça nous-mêmes, personne ne viendra à notre aide, et nos produits agricoles vont pourrir ».

Pierre Mavinda est un agriculteur local travaillant à la réparation du pont. « Là, c’est bien fait! » s’exclame-t-il . Durant la dernière saison agricole, les agriculteurs ont été obligés de transporter leurs produits sur leur tête pour les amener jusqu’au marché. Courges, arachides, tarots, maniocs, fruits et légumes ont tous été transportés de cette façon, selon M. Mavinda. Mais la saison prochaine, les agriculteurs seront capables de transporter leurs marchandises par camion.

À quelques dizaines de kilomètres de là, des villageois de Ndiba ont eu la même idée. Des bourbiers et des crevasses rendent les routes rurales locales impraticables. Armés de pelles et de pioches, les jeunes du village sont en train de résoudre ces problèmes. Mpandzou Armand est l’un de ces jeunes. Il explique que les agriculteurs leur fournissent des repas. En plus de cela, les jeunes travailleurs demandent cinq dollars au conducteur de chaque véhicule qui passe.

Le mauvais état des routes est un problème pour les agriculteurs dans de nombreuses régions du Congo. C’est aussi un problème pour les agriculteurs dans de nombreuses autres parties de l’Afrique. Sans routes praticables, certains villages sont isolés. Les agriculteurs sont incapables de vendre leurs excédents dans les marchés avoisinants. Les agriculteurs qui font de la culture de rente peuvent voir leurs produits pourrir avant qu’ils ne soient vendus.

Gilbert Koumba est accroupi devant sa récolte de bananes. Il attend un train à la gare ferroviaire de Les Saras. « Le train de marchandises était censé venir prendre ces bananes il y a une semaine, » se lamente M. Koumba. Il a peur de perdre toute sa marchandise. Depuis que le grand pont s’est écroulé, le train est le seul moyen de transport dans cette région.

Dans des régions comme celles-ci, la main-d’œuvre locale n’est pas suffisante pour réparer les routes et les ponts. Il a donc fallu avoir recours à du financement externe. Le Fonds international de développement agricole prévoit construire 400 kilomètres de routes rurales. Dominique Keng supervise cette initiative. Il explique que l’investissement initial mettra l’accent sur des goulots tels que les ponts et les dalots. La priorité, c’est de permettre aux agriculteurs d’amener leurs produits jusqu’au marché.

Une autre initiative de construction de routes rurales est financée conjointement par le gouvernement congolais et l’Association internationale de développement. En quatre ans, ce projet permettra de construire plus de 1300 kilomètres de routes rurales. Irène Mboukou-Kimbatsa supervise ce projet. « Ce n’est rien par rapport aux besoins, »commente-t-elle.