1. Ouganda Les agriculteurs urbains luttent contre une expulsion forcée (par Sawa Pius, pour Agro Radio Hebdo, à Kampala, en Ouganda)

| juin 29, 2009

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Des milliers de personnes habitent Nakawa et Naguru, à Kampala. Ces zones comptent beaucoup de maisons mais aussi des jardins. La plupart des résidents sont des agriculteurs urbains. Ils font pousser du maïs, des pommes de terre, du manioc, des bananes et des légumes verts. La plupart ont des kiosques dans le marché de Nakawa où ils vendent leurs céréales et leurs légumes.

Cette utilisation des terres remonte à 1940. À cette époque-là, les résidents avaient signé un accord avec les colonisateurs britanniques. Ils louaient le terrain pour un prix qui augmentait au fil des ans. Mais, comme l’urbanisation se poursuit, les développeurs considèrent d’autres utilisations pour la terre. Depuis 2000, les agriculteurs urbains de Nakawa et Naguru luttent contre une expulsion forcée.

Une société britannique nommée M/SOPEP Premier Properties veut construire des immeubles d’habitation sur des terrains de Nakawa et Naguru. Jusqu’à récemment, le gouvernement ougandais soutenait ce projet. Depuis 2000, le gouvernement a même ordonné trois avis d’expulsion mais les résidents ont refusé de partir.

Augustine Okoreti et Mary Kamugisha sont parmi les plus anciens locataires de ces terres. Ils dépendent de la terre pour nourrir leurs familles. Ils disent qu’ils n’accepteront pas d’être renvoyés les mains vides.

Les habitants disent qu’ils ne pourraient jamais se permettre d’acheter des terres ailleurs à Kampala. Pour cette raison, ils ont peur de perdre leurs petites entreprises de vente de produits agricoles, sur le marché de Nakawa.

Les locataires ont donc formé un groupe, l’Association des résidents de Nakawa et Naguru. Ils exigent que le gouvernement les indemnise pour la perte de leurs terres ou leur offre un endroit de relocalisation. Ils ont suggéréque le terrain soit divisé: une moitié pourrait être utilisée pour construire les immeubles et l’autre moitié pourrait être utilisée pour l’agriculture urbaine. Sinon, ils proposaient qu’une compensation d’environ 40 millions de shillings ougandais par résident (environ 10000 dollars américains ou 7000 euros) leur soit versée.

Plutôt cette année, les résidents ont réussi à faire entendre leur cas auprès, du président Yoweri Museveni. Le président a suspendu l’ordre d’expulsion des résidents, en attendant que soient conclues les négociations entre le gouvernement et l’investisseur, quant à la façon dont les locataires devraient être indemnisés.

Les résidents ne sont pas très optimistes mais ils préféreraient voir ces terres réservées pour des agriculteurs urbains comme eux.