Nelly Bassily | septembre 6, 2010
Les pentes de la ferme de Samuel Bwayo sont parsemées de billons de contour. Il construit des billons en plaçant des tas de pierres et des tas d’herbe sur la pente, à la même hauteur. Les billons de contours aident à maintenir le sol en place et l’empêchent d’être emporté. Avec des billons de contour, M. Bwayo récolte maintenant un rendement raisonnable de maïs, de haricots, d’arachides, de manioc et de mil.
M. Bwayo vit dans le village de Kitsi, dans le district de Manafwa, dans l’est de l’Ouganda. Le village est situé sur les pentes du Mont Elgon. M. Bwayo est membre de l’ONG Kitsi Farmers, connue sous le nom de KIFANGO. KIFANGO compte 83 agriculteurs membres, dont 53 femmes. Ils vivent sur les pentes du Mont Elgon et ont développé de nouvelles façons de cultiver.
Les collines environnantes sont nues et sans arbres. Pendant de nombreuses années, les résidents ont coupé les arbres pour le charbon, le bois de chauffage et le bois de construction. Maintenant, les agriculteurs sont confrontés à la pauvreté du sol et au manque de pluies. En conséquence, leurs rendements ont baissé.
Felix Kusolo est agent de développement communautaire. « Avant 1980, les collines étaient en bonne santé. Il n’y avait pas d’érosion du sol parce qu’il y avait suffisamment d’arbres pour maintenir le sol en place, dit-il. « La population de cette région a plus que doublé, les gens ont trouvé de nouvelles terres pour la culture, et un seul endroit pour défricher les forêts ».
Le voisin de M. Bwayo fait face à une érosion grave de son sol. Cela a un effet dévastateur pour sa production agricole. Sur certaines parties de sa ferme, tout le sol a été emporté par les eaux, laissant derrière un large ravin. M. Bwayo est un agriculteur expérimenté. Il dit que son voisin fait présentement face au ravinement. « Ça a commencé comme de l’érosion et maintenant c’est devenu un ravin. L’érosion couvrait une petite surface, mais le ravin est étendu ».
M. Bwayo dit que son voisin doit faire des billons de contour sur sa ferme afin d’éviter ce problème. Il fait ses propres contours avec des tas de pierres et d’herbe placés en travers de la pente. Il conseille à son voisin de faire de petites parcelles, séparées par ces billons.
M. Bwayo dit que son voisin, ainsi que d’autres qui n’ont pas adopté la culture avec billons de contour, ont une dure leçon à apprendre. « Si vous leur dites de faire des billons, ils n’écoutent pas. Mais quand ils auront une perte de rendement des cultures, en raison de l’érosion du sol, ils se souviendront de faire billons de contours la fois suivante ».
John Sam Kundu fait à la fois la culture avec billons de contour et la plantation d’arbres, sur sa ferme. Il dit que quand il a commencé à cultiver sa terre, il n’y avait pas d’arbres. Il dit: « Maintenant, je maintiens la fertilité du sol en faisant des billons de contours et en plantant des arbres. » M. Kundu a planté des arbres indigènes sur sa ferme. Il connaît le nom de ces arbres, dans sa langue locale, le Lugisu. Il dit que les arbres indigènes sont mieux adaptés que les espèces exotiques.
« Quand on coupe les arbres, ils commencent à produire des branches à même le sol. Ils ont de plus grandes feuilles. Et à mesure qu’ils grandissent, ils commencent rapidement à perdre leurs feuilles qui se décomposent et maintiennent la fertilité du sol ».
Peter Masika est agent de la superficie forestière. Il dit que les efforts visant à distribuer des plants d’arbres aux agriculteurs locaux se poursuivent. M. Masika dit que les cultivateurs sont en train de réintroduire la culture du café. C’était une des cultures favorites des agriculteurs des pentes du Mont Elgon. Il dit que la culture du café aidera, de paire avec les espèces d’arbres indigènes, à améliorer les sols et à ramener les pluies.
Pour de plus amples renseignements et pour trouver des ressources sur le compost et la fertilité des sols, veuillez vous référer à la série d’enjeux sur la santé du sol de juillet 2010.