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1. Ouganda – La micro-assurance aide les agriculteurs à faire face aux imprévus (écrit par Joshua Kyalimpa, pour Agro Radio Hebdo, à Kampala, en Ouganda)

Sur ses quatre hectares de terre, dans le village de Naminya, environ 50 kilomètres à l’est de Kampala, Lawrence Lubanga prépare ses champs pour une nouvelle saison.

Il s’apprête à reprendre la culture de légumes comme les choux, les oignons et les tomates. Bien que ces cultures lui rapportent plus d’argent que d’autres cultures, les fortes pluies de l’année 2000 l’avaient forcé à arrêter de faire la culture de légumes.

Au cours de ces pluies, le jardin de Lubanga avait été totalement détruit. Mais depuis, il s’est joint à la Naminya Vegetable Farmers’ Association pour se relancer dans la culture de légumes parce que ceux-ci sont très en demande.

Halima Kizza est également membre de la Vegetable Farmers’ Association.
Elle dit que le groupe est motivé par le marché, qui est en pleine expansion, à Kampala et dans le sud du Soudan et ils sont convaincus qu’ils obtiendront un prêt pour leur entreprise.

Comme M Lubanga, Mme Kizza et d’autres agriculteurs ont abandonné les cultures qui sont vulnérables aux conditions météorologiques imprévisibles. Bien que leurs jardins
soient adjacents au Nil, ils dépendent tout de même de l’eau de pluie pour leurs récoltes, car ils n’ont pas les moyens financiers de mettre en place un système d’irrigation.

«Je cultive des tomates et des choux, des oignons , qui requièrent tous de l’eau. Mais en raison du problème d’eau, lorsque nous cultivons pendant la saison des pluies, les légumes sont affectés par les fortes pluies», raconte Mme Kizza.

Les agriculteurs de la Naminya Vegetable Farmers’ Association, comme d’autres à travers l’Ouganda, dépendent, pour investir dans leurs jardins, du peu d’argent qu’ils ont pu épargner. En effet, les institutions financières locales ne prêtent pas d’argent aux agriculteurs car elles trouvent cela trop risqué.

Mais tout cela est sur le point de changer! L’Ouganda est sur le point d’introduire un nouveau régime de micro-assurance agricole. Richard Leftley est chef de la direction de Microensure, la compagnie qui gère les forfaits de micro-assurance. La compagnie travaille avec le centre de météorologie afin d’accéder à des informations sur les précipitations ainsi qu’à d’autres données environnementales.

John Magezi est commissaire pour la météorologie, dans un organisme gouvernemental qui fait les prévisions sur les conditions météorologiques du pays et conseille les agriculteurs sur le moment adéquat pour planter. Il a expliqué à Agro Radio Hebdo que la météo indexée pour la micro-assurance agricole, selon laquelle une compagnie d’assurance et des agriculteurs sont informés des conditions météorologiques par une autorité avant d’acheter ou de vendre une assurance ou de garantir un prêt, a été utilisée, en particulier dans les pays nordiques comme la Norvège, pour protéger l’agriculteur et le prêteur.

Il dit qu’en vertu de la météo indexée pour la micro-assurance agricole, un agriculteur assure ses cultures le temps d’une saison et obtient un prêt bancaire garanti par la compagnie d’assurance.

Dans le cadre du régime élaboré par Microensure, les agriculteurs devront payer une prime de 2000 shillings ougandais (environ 1 dollar US ou 0,80 euros) par saison. Frank
Tumwebaze est le président de la Fédération des agriculteurs, en Ouganda. Il dit qu’avec le nouveau régime d’assurance, les personnes qui exploitent le crédit rural obtiennent des conseils d’experts en météo. Ces conseils les aident à mesurer les risques liés au prêt et à orienter les agriculteurs en conséquence.

L’Ouganda a adopté une stratégie pour lutter contre la pauvreté des ménages en conseillant les agriculteurs sur les techniques d’amélioration du rendement. Le régime de micro-assurance permettra aux agriculteurs qui, autrement, n’auraient jamais accès à des prêts de finalement avoir accès à du financement. Les agriculteurs ougandais qui doivent faire face à un climat imprévisible et à des catastrophes naturelles ont souvent du mal à rembourser leurs prêts.

Le régime de micro-assurance a pour devise : «Assurer une sécurité pour l’avenir». Flora Kaheru est la gestionnaire de projet de Microensure, en Ouganda. Elle dit que la première tâche de la compagnie a été de conscientiser les agriculteurs, comme ceux qui font partie de la Naminya Vegetable Farmers’ Association, afin qu’ils comprennent la nécessité d’une assurance pour la protection de leurs activités agricoles.

Microensure travaille avec des organisations non gouvernementales à l’échelle nationale afin de développer ses produits d’assurance pour les agriculteurs qui possèdent des terres d’une superficie d’environ un acre. Le régime de micro-assurance a été présenté aux agriculteurs de la Naminya Vegetable Farmers’ Association par le biais d’une autre organisation, l’Association des agriculteurs biologiques de l’Ouganda, qui est l’un des partenaires de Microensure dans la mise en place du programme pour les petits agriculteurs.

Laurent Lubanga dit que le montant d’argent que les agriculteurs payeront pour une couverture d’assurance pourrait être raisonnable pour tout agriculteur qui suit un bon plan d’affaires. Il dit que si le régime de micro-assurance parvient à bénéficier à d’autres agriculteurs comme lui, le mot pauvreté sera bientôt un terme du passé.
Cliquez ici pour voir les notes aux radiodiffuseurs sur la micro-assurance [1]