- Barza Wire - https://wire.farmradio.fm -

1. Ouganda: Des spectacles et des chansons de sensibilisation sur le changement climatique (par Pius Sawa, pour Agro Radio Hebdo, en Ouganda)

Une maison d’une pièce est située près du marché du District de Lukwanga Wakiso, dans le centre de l’Ouganda. À l’intérieur, des bénévoles sont en train de préparer une campagne pour aider les agriculteurs à comprendre le changement climatique et ses conséquences. Le bureau s’appelle Centre de connaissances communautaire de Lukwanga.

Les agriculteurs du district de Wakiso ont dû faire face à des sécheresses, des vents violents et des inondations, ces dernières années. Toutefois, Lukwanga, une communauté de 200 ménages, semble s’attaquer au problème. Alerte Environnement est une ONG ougandaise. Ensemble, cette ONG et la communauté de Lukwanga mènent une campagne de sensibilisation de six mois, dans la paroisse fondée dans le Centre de connaissances de la communauté.

Étant donné que peu de gens savent lire et écrire, les messages sur les changements climatiques sont véhiculés à travers la musique, la danse et le théâtre. Femmes, hommes et enfants ont formé des groupes distincts de sensibilisation sur les dangers de l’abattage des arbres.

Six écoles de la paroisse sont impliquées dans la campagne. Les enseignants composent des chansons et des pièces de théâtre pour les élèves du primaire. Les personnes âgées sont prises en charge par un bénévole adulte qui a visité le Kenya pour observer l’exécution de projets similaires.

Les groupes louent une salle de spectacle derrière le marché. Les habitants s’y rassemblent pour écouter les présentations.

Un groupe d’enfants chantent une chanson dans laquelle ils interrogent les adultes: « Vous avez détruit notre avenir en coupant tous les arbres, nous laissant dénudés. Où irons-nous demain? »

Un groupe d’adultes interprètent un drame. Dans le drame, un homme riche engage un groupe d’ouvriers pour couper les arbres dans la forêt, pour en faire du charbon. Ils finissent par décimer toutes les forêts. Ensuite, une tempête détruit toutes les récoltes, entraînant des pénuries alimentaires. Le drame démontre que la production de charbon peut avoir des conséquences graves sous un climat changeant.

Après les prestations, les bénévoles demandent au public ce qu’ils pensent être le message-clé. Les volontaires expliquent que des problèmes comme la sécheresse et les vents violents sont liés au changement climatique mais aussi à certaines pratiques agricoles.

Le personnel d’Alerte Environnement discute des pratiques agricoles avec les agriculteurs. Ils demandent aux agriculteurs ce qui pourrait être fait. Les agriculteurs suggèrent plusieurs idées, telles que le recours à des cultures anciennement plantées par leurs ancêtres.

En conséquence, les agriculteurs ont commencé de nouvelles activités. Evaristo Ndugga a construit des points de collecte d’eau sur sa ferme. Il s’en servira pour arroser ses légumes, quand les pluies se feront rares.

Léonard Kyambadde a un projet impliquant des volailles. Il mélange des excréments de poulet avec des coques de café pour faire du fumier, pour la culture de ses légumes. Il dit que cela lui a permis de gagner beaucoup d’argent. Il a préparé cinq acres pour la plantation des arbres fruitiers.

Un autre agriculteur, Lawrence Nsereko, fait pousser du taro dans des tranchées. Les tranchées stoppent l’érosion du sol. Il creuse des tranchées de deux pieds de profondeur sur trois mètres de largueur. Il met du fumier mélangé avec de la terre dans les tranchées et plante le taro.

« Je récolte assez d’ignames pour nous nourrir pendant six mois quand il n’y a pas d’autres aliments », dit-il. Il a aussi planté des arbres autour de sa ferme pour avoir du bois énergie.

Avec l’appui d’une organisation kenyane, l’Arid Lands Information Network (ALIN), certains de ces agriculteurs ont participé à des visites d’échange dans d’autres parties de l’Afrique de l’Est. Ils ont également visité l’Uganda National Agricultural Research Organization (NARO) non seulement pour apprendre, mais aussi pour partager leurs problèmes avec des scientifiques.

Les chefs du district et les responsables politiques des régions voisines ont été invités au Centre communautaire de connaissances de Lukwanga, pour observer le succès de ce dernier. Les bénévoles espèrent que la campagne sera étendue à d’autres régions.