1. Malawi: Pour obtenir de bons rendements, il faut nourrir le sol (par Gladson Makowa, pour Agro Radio Hebdo au Malawi)

| août 23, 2010

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Les agriculteurs du village de Chidzinja, dans le district de Thyolo, au Malawi, ont souvent de faibles rendements de maïs. Ces agriculteurs pensent que c’est parce qu’ils ne possèdent que de petits lopins de terres pour la culture. Mais Bulton Bwanali, un fermier du village voisin de Nangumi, dit que leur faim n’est pas due au manque de terres. Ils ont plutôt besoin d’examiner la santé de leurs sols.

M. Bwanali a plus que triplé son rendement en prenant soin de sa terre. Un de ses jardins occupe une superficie d’un dixième d’hectare. D’habitude, il récoltait près de trois sacs de 50 kilogrammes de maïs dans ce jardin. Puis, il a entendu parler du fumier, par le biais de The Story Workshop, une ONG locale. Il dit: « The Story Workshop m’a montré comment faire un bon engrais nutritif et m’a encouragé à nourrir le sol, et pas seulement les plantes, avec des nutriments organiques. »

En juin 2010, The Story Workshop a organisé un festival gastronomique appellé Mwana Alirenji, ce qui signifie « auto-suffisance alimentaire », en chechewa, une langue nationale du Malawi. M. Bwanali a été invité à titre d’agriculteur modèle. Il a partagé sa réussite avec d’autres agriculteurs du village de Chidzinja.

M. Bwanali a offert plus de détails sur le fumier en expliquant que: « Le fumier est fait à partir d’excréments d’animaux mélangés avec de l’herbe et des cendres, et conditionné pendant un mois. Je tournais le mélange chaque semaine. J’ai ensuite ajouté à mes cultures de maïs du fumier liquide pendant 22 jours, après que les premières pousses sont apparues. En conséquence, j’ai récolté 14 sacs sur le même terrain. »

Mais le succès de M. Bwanali n’était pas seulement dû au fumier. Il a également fait des crêtes sur ses terres en pente. Il dit: « J’ai réaligné toutes mes crêtes au même niveau, sur la pente, et j’ai épandu du compost organique comme on me l’avait conseillé. »

Tobias Chova est parmi les agriculteurs de Chidzinja qui sont en train d’apprendre ces techniques. Il a dit qu’il était content d’apprendre que la réhabilitation des sols ne se limite pas à faire des crêtes mais consiste également à nourrir les sols avec le plus d’éléments nutritifs possible. Il a déjà construit des crêtes sur ses terres. Il va maintenant commencer à ajouter des engrais organiques dans son jardin.

Mary Phoya est la doyenne du village de Chidzinja. Elle a dit que cette information aidera grandement à la réduction de la faim dans son village. Beaucoup de gens cultivent environ un demi-hectare de terre mais la récolte équivaut à moins de quatre sacs de 50 kg de maïs. Elle continuera d’encourager la communauté à conserver les sols à l’aide des crêtes, puis en ajoutant des éléments nutritifs au sol en utilisant du fumier organique.

Nani Lazaro est le conseiller agricole pour la région. Il a souligné que les agriculteurs ont besoin de nourrir les sols avec du compost, même s’ils peuvent se permettre des engrais chimiques. Il a dit que les agriculteurs ajoutent généralement des engrais dans les trous de plantation au moment où ils sèment les graines. Cette première application de fumier permet aux racines de se développer et d’absorber les nutriments du sol. Mais il se demande: « D’où les plantes tireront-elles leurs éléments nutritifs si nous ne nourrissons pas le sol? »

Pour de plus amples renseignements et pour trouver des ressources sur le compost et la fertilité des sols, veuillez vous référer à la série d’enjeux sur la santé du sol de juillet 2010:http://farmradio.org/francais/radio-scripts/91-9script_fr.asp.