Nelly Bassily | février 8, 2010
Au marché Gouro Adjamé à Abidjan, en Côte d’Ivoire, les femmes déchargent un camion de bananes. Isabelle Lou Kouhelou est l’une d’entre elles. Elle est commerçante et se spécialise dans la vente de bananes. Ces jours-ci, elle cherche à élargir son marché.
Un grand pourcentage des bananes ivoiriennes sont exportées. Beaucoup vers l’Union européenne. Mais suite à la nouvelle réglementation commerciale, la banane ivoirienne doit désormais faire face à une concurrence de plus en plus grande. Les droits de douane ont été abaissés sur les bananes exportées de l’Amérique latine vers l’Europe. Les producteurs de bananes ivoiriennes s’attendent à une baisse de 14% de leurs exportations vers l’Europe.
Certains producteurs et commerçants voient une solution régionale à cette baisse anticipée. Ils veulent vendre leurs bananes à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest pour compenser les pertes sur le marché européen.
Mme Lou Kouhelou croit que la Côte d’Ivoire est bien placée pour vendre ses bananes au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Sénégal. Elle dit qu’elle peut acheter des bananes localement pour 300 CFA et les revendre dans les autres pays de la sous-région à 2000 CFA.
Doulaye Savadogo est producteur de bananes dans le sud de la Côte d’Ivoire. Il ne veut pas attendre que le marché européen s’effondre. Il veut être proactif en explorant le marché régional.
M. Savadogo est originaire du Burkina Faso. Il dit que les Burkinabés ont un goût croissant pour les bananes. La banane est en train de devenir un produit alimentaire de base, de sorte que le potentiel du marché de la banane est important.
Pour transformer l’idée de marketing régional en une réalité, les producteurs et les commerçants de la banane ivoirienne ont besoin d’aide. Mme Lou Kouhelou est préoccupée par les problèmes de routes impraticables et de chemin de fer inadéquat dans la région. Elle dit que le gouvernement devrait soutenir les efforts visant à commercialiser les bananes ivoiriennes dans la sous-région.