1. Afrique – Les engrais subventionnés n’atteignent pas toujours ceux qui en ont le plus besoin (diverses sources)

| octobre 5, 2009

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Au Malawi et au Ghana, des gouvernements subventionnent les engrais pour les agriculteurs. Ils fournissent des coupons que les agriculteurs peuvent utiliser pour acheter des engrais à prix réduit. Ces programmes de subventions ont pour but d’aider les agriculteurs à produire des denrées alimentaires. Mais, ils n’atteignent pas toujours les agriculteurs qui en ont le plus besoin. Par exemple, une femme vivant avec le VIH, au Malawi, peut ne pas recevoir de coupons à cause de son statut séropositif. Et un petit agriculteur, au Ghana, peut être négligé au profit d’un agriculteur qui a plus de terres.

Le système de subvention du Malawi a suscité une attention internationale. Son succès en matière de sécurité alimentaire nationale a inspiré d’autres gouvernements africains qui ont, à leur tour, essayé les engrais subventionnés. Mais le système du Malawi n’est pas sans problèmes.

Les membres de la Coalition des Femmes vivant avec le VIH/sida disent qu’elles sont victimes de discrimination. Les vulgarisateurs agricoles sont responsables de la distribution de coupons pour les engrais au Malawi. Avant de distribuer des coupons, les chefs de village sont consultés. Selon la coalition des femmes, les chefs de village excluent les personnes qui sont séropositives. La coalition dit que les personnes vivant avec le VIH ne reçoivent pas de coupons parce que les chefs de village croient qu’elles sont « moins productives ».

En 2005, le Président du Malawi avait pourtant promis que chaque personne vivant avec le VIH ou le SIDA recevrait deux coupons pour l’année suivante. Cela ne s’est pas produit. Maintenant, la Coalition des femmes demande au gouvernement de réserver des coupons pour les personnes vivant avec le VIH/sida et de confier aux organisations communautaires la responsabilité de distribuer ces coupons.

Dans d’autres pays où les engrais subventionnés sont fournis, il y a eu des allégations similaires de politiques discriminatoires. Il y a aussi des accusations de corruption et de mauvaise gestion.

Ephraim Nkonya est économiste agricole. Il a fait des recherches sur les systèmes de subvention, pour le compte de l’International Food Policy Research Institute. Il dit que les agriculteurs « riches » et « biens connectés » sont souvent ceux qui finissent par recevoir les subventions. Il existe des preuves que les agriculteurs les plus pauvres et qui possèdent moins de terres reçoivent moins de subventions que les agriculteurs qui ont des grands lopins de terre.

Au Ghana, on a signalé que le système de subvention est moins accessibles aux agriculteurs à faibles revenus. César Kale est le vice-ministre régional d’Upper West. Il reproche aux intermédiaires désignés pour la distribution de coupons de les revendre. En conséquence, seulement 10% des coupons destinés à sa région ont été réellement utilisés par ceux qui devaient en bénéficier.

Une autre préoccupation est que les coupons pour engrais peuvent ne pas être distribués au moment approprié. En Tanzanie, les engrais subventionnés sont distribués dans le but d’aider les agriculteurs à améliorer leurs rendements. Mais en 2007, une étude a prouvé que les coupons d’engrais sont arrivés en retard dans toutes les régions. Les agriculteurs n’ont donc pas eu assez d’engrais pour les utiliser efficacement.

Plusieurs des personnes qui étudient les systèmes de subvention disent qu’il est temps de mettre en place des systèmes de subventions « intelligents ». Ils suggèrent des changements pour assurer que les subventions atteignent réellement les personnes qui en ont le plus besoin. Les suggestions comprennent la suppression des intermédiaires dans le système et une plus grande implication des organismes communautaires dans la distribution.