1. Afrique: L’agriculture urbaine donne un répit face à la hausse des prix des denrées alimentaires (Canadian Broadcasting Corporation, The Herald, New Era)

| juin 2, 2008

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Comme tout autre agriculteur, Karim visite son potager tous les matins. Il prend soin de ses laitues et de ses autres cultures, il effectue l’irrigation avec l’eau d’un ruisseau situé à proximité. Mais sur la route animée, à seulement quelques mètres du lieu où Karim travaille la terre, il y a des lignes électriques. Karim est parmi un nombre croissant de citadins qui se sont tournés vers l’agriculture à cause de la hausse des prix des denrées alimentaires.Environ 200 personnes travaillent la terre aux côtés de Karim. Les légumes qu’ils ne mangent pas eux-mêmes sont vendus au marché local. Karim est fier de dire que leur production nourrit de nombreuses personnes dans la ville d’Accra, la capitale du Ghana.

Mark Redwood est expert en agriculture urbaine au Centre de recherche pour le développement international au Canada. Il dit qu’il y a un lien direct entre l’augmentation du coût des produits alimentaires et la pratique de l’agriculture urbaine. Avec des jardins sur les toits, dans des ponceaux ou en-dessous de lignes électriques, les gens sont plus à même d’assurer l’alimentation de leur famille, indépendamment des prix du marché.

Dans les villes, à travers toute l’Afrique, les gens sont de plus en plus à la recherche de petits lopins de terre afin de cultiver leur propre nourriture. Jessica Mbano vit avec sa famille à Glen Norah, dans la banlieue de Harare, au Zimbabwe, où il y a une forte densité de population. Elle dit qu’elle n’a jamais pensé faire de l’agriculture, mais lorsque les prix des produits alimentaires ont commencé à monter en flèche, elle a eu besoin d’une autre stratégie pour nourrir sa famille. Elle fait maintenant pousser du maïs sur une petite parcelle de terre près de son domicile.

Dans le sud de la Namibie, Ottilié Abrahams fait partie d’une organisation de la société civile qui fait la promotion des cultures potagères. L’organisation existe depuis plus de 20 ans, mais l’intérêt pour leurs programmes n’a jamais été aussi élevé.

Mme Abrahams insiste sur le fait qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un grand lopin de terre pour améliorer la sécurité alimentaire des familles. Une parcelle de terre d’environ un mètre sur deux peut être utilisée pour développer six ou sept types de légumes tels que le chou, les carottes, les radis, les haricots de brousse et les oignons. Ces légumes peuvent être plantés en rangées à seulement 15 centimètres l’un de l’autre.

Mme Abrahams a aussi quelques conseils pour la fertilisation et l’arrosage des cultures avec les ordures ménagères. Des déchets de cuisine organiques, des feuilles mortes ou des cendres sont tous bons pour faire du compost. Les légumes peuvent être arrosés avec l’eau du bain ou même l’eau de vaisselle. L’eau de pluie peut être collecté à l’aide d’un baril ou un autre contenant afin d’irriguer son jardin.

Les agriculteurs urbains qui produisent un excédent bénéficient également de marchés locaux. La hausse du coût du pétrole est une force motrice derrière la flambée des prix des denrées alimentaires. Mais ceux qui peuvent vendre leurs récoltes à proximité de leur domicile évitent les frais de transport et bénéficient d’un meilleur profit.