1. Afrique : la réintégration économique des ex-combattants grâce à l’agriculture (Diverses sources)

| février 11, 2008

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Haja Sheriff était milicienne pro-gouvernementale durant la récente guerre civile au Libéria. Elle a troqué son arme de guerre pour des outils agricole car elle aimerait maintenant labourer la terre. Mme Sheriff partage ses espoirs de réintégrer la société civile avec des centaines de milliers d’autres ex-combattants d’Afrique.

Alors que de plus en plus d’accords de paix se concrétisent, un nombre croissant d’anciens soldats et de rebelles participent aux programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion ou “DDR”. Certains ex-combattants se tournent vers l’agriculture pour réintégrer la vie civile.

Dieubéni a 34 ans et il était militaire. Maintenant, Dieubéni preside l’Association de Développement Agro Pastoral à Boyrabe, en République Centrafricaine. Il a choisi d’accomplir sa réintégration en élevant des porcs. Pour maximiser les chances de pérennisation de son activité, il s’est associé avec 20 autres ex-combattants pour créer ce regroupement d’éleveurs de viande. Ensemble, ils produisent de la viande en grande quantité, achètent des produits vétérinaires et influencent les prix du marché.

Selon l’African journal on conflict resolution, les ex-combattants qui ont cherché un emploi dans l’agriculture ont obtenu de meilleurs résultats que les bénéficiaires d’autres formations car l’agriculture offre un moyen d’assurer leur survie même en l’absence d’opportunités sur le marché du travail.

Abel Da Silva est le directeur de la production et de la modernisation au Ministère de la Défense en Guinée-Bissau. M. Da Silva a récemment annoncé que 3000 ex-militaires démobilisés seront orientés vers un projet gouvernemental de culture et d’élevage, destiné à produire, entre autres, du riz et de la canne à sucre dans trois fermes situées dans la région de Bafata, dans la partie est du pays.

La République Démocratique du Congo offre aussi des programmes de réinsertion en élevage et en agriculture à ses ex-combattants. Des anciens soldats des villages périphériques de la région de Bunia ont été initiés à des techniques agricoles durant quatre mois en 2007. Chacun d’eux a reçu une brouette, une bêche, une pelle, deux houes, une pioche, une machette ainsi qu’un arrosoir. Avec ces instruments agricoles, ils pourront labourer leurs terres et nourrir leurs familles.

Toutefois, la réintégration par l’agriculture n’est pas toujours l’option la plus populaire. Selon une étude de cas effectuée en Sierra Léone, seulement 15 % des ex-combattants avaient choisi un programme de réinsertion agricole. Les raisons pour ce faible taux étaient diverses. Par exemple, les jeunes ex-combattants démontraient très peu d’intérêt pour l’agriculture et n’étaient pas attirés par la vie en milieu rural. Ce sont souvent ceux qui ont déjà une expérience agricole qui choisissent la réinsertion par l’agriculture.