Sénégal : Après s’être remis du COVID-19, Moussa Ndiaye continue de prendre des précautions face à la maladie

| mai 2, 2022

Téléchargez cette nouvelle

Nouvelle en bref

Monsieur Ndiaye est l’une des premières personnes à avoir été infectées par le COVID-19 au Sénégal. Il se souvient avoir paniqué en apprenant qu’il était infecté et décrit les symptômes qui lui avaient fait soupçonner la présence de la maladie, notamment la fièvre, les problèmes respiratoires, les vomissements, la diarrhée, les courbatures et les douleurs. Aux dires de monsieur Ndiaye, sa famille et lui subirent une stigmatisation terrible et humiliante. Après s’être remis, monsieur Ndiaye continue de respecter les mesures barrières afin d’éviter d’être infecté une deuxième fois. Il porte un masque qui lui couvre le nez, la bouche et le menton, maintient une distance sécuritaire avec les autres, utilise fréquemment un désinfectant pour les mains, et est depuis lors entièrement vacciné. Il affirme qu’il est important de se faire vacciner même si on a déjà eu le COVID-19 et qu’on s’en est remis.

Vêtu d’une longue tunique traditionnelle et d’un pantalon assorti, Moussa Ndiaye, 56 ans, est devant sa maison à Pikine Tally Boumack, une banlieue de Dakar, la capitale du Sénégal. La maladie qui l’a tourmenté pendant un mois se reflète sur son visage fatigué.

Monsieur Ndiaye fait partie des premières personnes à avoir été infectées par le COVID-19 au Sénégal. Après s’être remis, Monsieur Ndiaye continue d’observer les mesures barrières pour éviter d’être contaminé une seconde fois. Il porte un masque qui lui couvre le nez, la bouche et le menton, et se tient à une distance sécuritaire des autres, tout en utilisant fréquemment un désinfectant pour les mains. Et depuis, il a reçu une série complète de vaccins.

Monsieur Ndiaye est originaire du Baol, une localité située de 135 kilomètres de Dakar dans la région de Diourbel. Après avoir fait ses études à Baol, il se rendit à Dakar avec son père.

Marié et père de cinq enfants, monsieur Ndiaye vend des fruits, des légumes et des vêtements de seconde main dans un marché hebdomadaire local. Il soutient que c’est une activité risquée qui l’expose au COVID-19. 

Il se souvient comment il a paniqué lorsqu’il apprit qu’il était infecté et explique les symptômes qui l’ont alerté par rapport à sa maladie.

Il déclare : « Nous étions le 19 mars 2020, en descendant du travail, je commençais à avoir froid, avec une forte fièvre. Je pensais que c’était la grippe. »

Il s’en est suivi des problèmes respiratoires, des vomissements, une diarrhée et des courbatures. Après avoir passé quelques jours à la maison, la famille de monsieur Ndiaye décida de l’accompagner à l’hôpital où il fut testé positif au COVID-19.

Il fut plus tard transféré au centre hospitalier universitaire régional de Fann supposé mieux équipé pour lutter contre le COVID-19. Monsieur Ndiaye se rappelle comment il était assis dans une salle d’hôpital silencieuse avec d’autres patients qui étaient sous oxygène, et il écoutait les nouvelles. Le silence était lourd d’inquiétude.

Monsieur Ndiaye avoue que l’expérience fut terrible et humiliante.

Il explique : « Nous étions stigmatisés. On nous fuyait comme la peste. Au début, même certains médecins nous approchaient craintivement. »

Il a désormais le sentiment que ce genre de stigmatisation est dangereux, car cela pourrait empêcher d’autres personnes de faire le test au COVID-19.

Il déclare : « Les gens ne se rendent pas compte qu’en stigmatisant de cette façon ils peuvent tuer des milliers de personnes. »

Monsieur Ndiaye raconte que sa famille a également subi des stigmatisations de l’entourage. À cause de sa maladie, certains amis et voisins ne rendaient plus visite à monsieur Ndiaye ni à sa famille.

Il ajoute : « Les voisins disaient à leurs proches de se méfier de nous pour ne pas être contaminés. C’était dur pour les membres de ma famille. »

Il a été dévasté par ce que les gens disaient sur sa famille et lui, et affirme que, parfois, la stigmatisation était plus difficile à supporter que la maladie. Il se souvient s’être fait appeler par des sobriquets comme « Monsieur COVID. »

Monsieur Ndiaye explique : « C’est à partir de la COVID-19 que j’ai appris beaucoup de choses sur mon voisinage. Je ne savais pas que certaines personnes pouvaient se réjouir du malheur des autres. Certains ne passaient plus devant chez nous. Ou tout simplement dans notre quartier. »

Aujourd’hui, il est complètement guéri et s’estime chanceux. Mais il dit que plus rien ne sera comme avant le COVID-19 et qu’il garde toujours des séquelles de la maladie.

Il explique : « Je m’essouffle vite pour certaines choses que j’avais l’habitude de faire avant la maladie. Il m’arrive aussi d’avoir mal aux articulations au réveil, alors que ce n’était pas le cas avant. »

Pour se protéger et protéger sa famille, monsieur Ndiaye est devenu très prudent et regardant sur son comportement, et il utilise son expérience pour informer les autres sur le COVID-19.

Il déclare : « Depuis que j’ai su comment la maladie se transmet, j’ai sensibilisé ma famille. Et même ceux qui me fuyaient au début de la maladie me tendent l’oreille. »

Tout le monde dans a famille de monsieur Ndiaye est désormais entièrement vaccinée contre le COVID-19 et applique certaines mesures barrières comme l’utilisation fréquente des masques et du gel hydro alcoolique grâce à ses conseils.

Pour donner l’exemple à sa communauté, monsieur Ndiaye a reçu deux doses du vaccin Astrazeneca. Il n’exclut pas une troisième si cela s’avère nécessaire surtout avec les nouveaux variants de la maladie. Il avance qu’il est nécessaire de se vacciner même si on a déjà contracté le COVID-19 et qu’on s’en est remis.

Monsieur Ndiaye déclare : « Je respecte les mesures barrières et j’exige le masque pour toute personne qui vient chez moi. Maintenant, c’est “Ndiaye masque.”

La présente ressource est financée par le gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada dans le cadre du projet “Communication à grande échelle sur la santé publique et les vaccins en Afrique subsaharienne pour sauver des vies” (ou VACS).

Photo : Des personnes au Mali prennent des précautions contre le COVID-19. Crédit : Ousmane Traore (MAKAVELI) pour la Banque mondiale.