Réflexions personnelles de la classe de maître de la FIJA 2018

| septembre 17, 2018

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Originaire de Monrovia, au Liberia, Jefferson Massah est un journaliste, formateur en médias et professionnel de la communication pour le développement. Il est l’ancien directeur de la programmation de Radio Gbarnga, située dans le comté de Bong, et a reçu le Prix des communications George Atkins en 2015 pour ses efforts visant à informer la communauté, notamment à propos d’Ebola. Voici ses réflexions sur cette occasion d’apprentissage.

Mon récent voyage aux Pays-Bas a fait de moi le premier journaliste libérien à avoir participé au programme de classe de maître de la Fédération internationale des journalistes agricoles. Il s’agissait d’une occasion unique de collaborer avec d’autres journalistes et partager expériences et réflexions sur le rôle fondamental des médias dans la promotion du développement agricole, notamment dans les pays en développement où les médias rapportent non seulement les réussites d’agriculteurs et d’agricultrices d’exploitations familiales, mais servent également d’outil pour sensibiliser les paysans et les paysannes sur les meilleures pratiques agricoles.

Dans mon pays, les services de vulgarisation agricole sont médiocres en raison du nombre limité d’agent(e)s de vulgarisation employés par le ministère de l’Agriculture. Les agriculteurs et les agricultrices ont besoin de soutien pour améliorer les services de vulgarisation. En participant à cette classe de maître, j’ai eu le désir profond de m’enquérir auprès d’autres journalistes sur comment ils s’attaquaient à des problèmes similaires dans leurs pays respectifs.

Pendant la première semaine d’activités aux Pays-Bas, nous avons assisté à des formations axées sur le rôle des médias (notamment la radio) dans la promotion du développement agricole par le biais d’un appui apporté aux services de vulgarisation agricole, ainsi que la connaissance des besoins des agriculteurs et des agricultrices d’exploitations familiales en matière d’informations et la production d’émissions radiophoniques efficaces.

Nous avons également eu de longues discussions et des sessions de formation sur l’intégrité des médias, la précision pour assurer un journalisme de bonne qualité, l’honnêteté comme caractéristique principale de nos reportages, les fausses nouvelles et le recours à la créativité en tant que responsables des médias pour être certain que notre travail a un grand impact.

Outre les formations en salle, nous avons aussi eu l’occasion de visiter des fermes au nord et au sud des Pays-Bas. Nous nous sommes entretenus avec des fermiers, surtout des producteurs et des productrices laitiers, pour entendre leurs expériences.

Lorsque le programme de classe de maître prit fin, nous avons été invités à participer au congrès annuel de la Fédération internationale des journalistes agricoles animé par l’Association néerlandaise du journalisme agricole et horticole à la Wageningen University & Research du 11 au 14 juillet.

Ce congrès annuel constitue une occasion pour les pays membres de discuter de questions pertinentes relatives à la communication et au journalisme agricole dans le monde entier et de réfléchir aux voies et moyens d’étendre les activités de la FIJA pour influencer le développement agricole mondial.

En étant présent aussi bien à la classe de maître qu’au congrès, nous avons plaidé pour que le Liberia devienne membre de la FIJA. Les délégué(e)s ont voté à l’unanimité pour accepter huit nouveaux membres, y compris le Liberia.

Le programme m’a donné le profond sentiment que l’Afrique offre un énorme potentiel pour le développement agricole si les bons investissements sont faits pour développer ce secteur, ce qui en retour pourrait procurer des retombées économiques importantes pour le continent. L’Afrique dépense trop pour l’importation des aliments malgré la quantité énorme de terres fertiles inexploitées.

J’ai découvert que malgré la rareté et le coût élevé de la location des terres aux Pays-Bas, ce pays continue d’être considéré comme un des leaders mondiaux en matière de production alimentaire, tandis que l’Afrique, regorgeant de sols riches, demeure menacé d’insécurité alimentaire. La propriété foncière et l’acquisition des terres sont beaucoup plus faciles et coûtent beaucoup moins cher en Afrique que dans la plupart des pays développés, comme je l’ai réalisé lors de ma tournée d’étude aux Pays-Bas. Cela m’a donné l’espoir que l’Afrique peut toujours faire des progrès supplémentaires pour rendre le continent autosuffisant sur le plan alimentaire s’il y a une volonté politique de la part des dirigeants du continent.

En tant que personne engagée dans les activités de formation médiatique, la majeure partie des connaissances et des compétences que j’ai acquises grâce à la classe des maîtres de la FIJA 2018 seront intégrées dans mes activités de formation et de mentorat pour les journalistes dans les stations de radios communautaires. J’ai déjà vécu une expérience de partage avec sept principaux journalistes de Vocal Voices Liberia pendant notre formation sur la production de podcasts au Ganta Media Resource Center. Local Voices Liberia est un réseau de journalistes ruraux très intéressés à couvrir des enjeux qui nuisent à la capacité des populations rurales à influencer l’action politique au Liberia.

De plus, je compte promouvoir le journalisme agricole dans ce pays en développant les activités de notre réseau régional de journalistes, en agriculture et en développement rural.