En lumière : Au Ghana, l’ami des agriculteurs est toujours de service

| août 13, 2018

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Dans la région du Nord du Ghana, les agriculteurs et les agricultrices qui écoutent Radio Savannah 91.3 FM, le dimanche soir, reconnaissent la voix familière d’un homme qui est une source de précieuses informations et un contact pour acquérir des connaissances spécialisées. Cependant, ils reconnaissent également la voix de leur ami, Amadu Malik.

« Si vous vous rendez dans la majorité des communautés de la région du Nord, ils me connaissent, » déclare en souriant monsieur Amadu. « Je suis l’ami des agriculteurs. »

« L’ami des agriculteurs », ou Pukparibi Yilikperilana comme on l’appelle dans la langue locale dagbani, anime Pykparibisaha (« Un moment avec les agriculteurs ») depuis près d’une décennie. L’émission de 90 minutes propose des interviews en direct avec des expert(e)s agricoles et un segment durant lequel les paysans et les paysannes peuvent appeler au studio et poser des questions.

Cependant, après avoir animé l’émission pendant un certain temps, monsieur Amadu a réalisé que le segment réservé à la tribune téléphonique était trop court pour le nombre de personnes qui tentaient de le joindre.

« Avant de terminer, vous avez un certain nombre de personnes qui attendent au bout du fil, bien que l’émission soit terminée. Même [juste] avant de quitter le studio, vous continuez de prendre des appels, » déclare-t-il. « Donc, je me suis dit : pourquoi ne pas leur offrir une ligne supplémentaire, [de sorte] qu’ils puissent communiquer avec vous. »

La solution était simple, mais cela a changé la façon dont les agriculteurs et les agricultrices reçoivent des informations importantes sur des choses comme les pratiques agricoles, le changement climatique et les politiques gouvernementales. Monsieur Amadu utilise son numéro personnel qu’il appelle « La ligne de l’ami des agriculteurs, » pour permettre aux paysans et aux paysannes d’appeler ou d’envoyer des messages par WhatsApp. Il communique le numéro durant l’émission, et rappelle aux auditeurs et aux auditrices qu’ils peuvent appeler à tout moment pour poser leurs questions.

« Il arrive parfois qu’ils vous appellent pendant que vous êtes en train de dormir, » rit-il.

Au début de la saison agricole, monsieur Amadou reçoit souvent plus de 20 appels dans la semaine. Les agriculteurs et les agricultrices ont des questions sur des sujets tels que l’achat des semences et les services de tracteurs. À mi-parcours de la saison, pendant que les paysans et les paysans sont occupés au champ toute la journée, il reçoit très peu d’appels, mais sa ligne téléphonique est toujours ouverte.

« Je peux répondre facilement à la majorité des questions qu’ils posent, car je cultive depuis mon enfance, » déclare monsieur Amadu. « Je fais cette émission depuis 2009 et j’apprends en même temps. C’est comme si j’étais à l’école. »

Pour les questions plus techniques, monsieur Amadou donne aux paysans et aux paysannes les coordonnées d’un de ses nombreux contacts au ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture ou au niveau d’autres instituts de recherche et ONG.

Un des fidèles auditeurs de monsieur Amadu s’appelle Sulimana Baba, un agriculteur du village de Bini, dans le district de Yendi. Cela fait trois ans que monsieur Baba écoute « Un moment avec les agriculteurs » sur Radio Savannah. Il connaît même par cœur le numéro de téléphone de l’ami des agriculteurs.

« Quand la ligne est occupée, je peux lui envoyer aussi un SMS, » déclare monsieur Baba. « Nous sommes devenus des amis proches. »

Tisser des liens avec les agriculteurs et les agricultrices et visiter leurs champs est un aspect important du travail de monsieur Amadu. Il y a un manque cruel de services de vulgarisation. Cela signifie que beaucoup de paysans et de paysannes n’ont personne dans leur district qui puisse visiter leurs exploitations agricoles ou leur offrir des conseils et une expertise. Monsieur Amadu rend visite à ses amis agriculteurs et agricultrices au moins une ou deux fois dans la saison, mais aurait aimé pouvoir s’y rendre plus souvent.

« Radio Savannah émet loin et cela les aide vraiment. Lorsque vous leur rendez visite, ils sont contents. Mais je dois être franc. C’est difficile de leur rendre visite, » dit-il.

L’émission agricole de monsieur Amadu et les voyages occasionnels sur le terrain sont extrêmement importants dans le village de monsieur Baba.

« Je ne me rappelle pas la dernière fois que l’agent de vulgarisation est venu dans ma communauté, » déclare monsieur Baba. « Si vous venez dans ma région maintenant et cherchez à savoir qui est notre agent de vulgarisation, si les gens connaissent son nom, personne ne pourra vous répondre. L’émission radiophonique est la chose à laquelle je me fie. Monsieur Amadu fait un excellent travail. »

Selon le ministère de l’Agriculture, 4 400 agents de vulgarisation agricole devraient être en train de travailler directement avec les agriculteurs et les agricultrices sur le terrain. Cependant, le gouvernement n’emploie que 1 600 actuellement et 80 pour cent d’entre eux doivent prendre leur retraite dans les trois ou quatre prochaines années. En juin, le gouvernement a approuvé l’affectation de 3 000 agents de vulgarisation à travers le pays.

En attendant, c’est grâce à des radiodiffuseurs et des radiodiffuseuses comme monsieur Amadu que les agriculteurs et les agricultrices ghanéens peuvent obtenir les informations dont ils ont besoin pour subvenir à leurs besoins, ainsi qu’à ceux de leurs familles.

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