Projecteurs sur les Naija Data Ladies : un réseau de femmes journalistes de données au Nigeria (IJNET)

| novembre 13, 2017

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Au Nigeria, un groupe de femmes journalistes et d’experts en données travaillent à amener un plus grand nombre de femmes à se servir des technologies multimédias, et encourager plus de salles de rédaction à utiliser les données dans leurs reportages.

Ces journalistes ont créé le réseau Naija Data Ladies en avril 2017. L’objectif du groupe est de produire et promouvoir des reportages guidés par les données sur les questions de santé et de développement dans les grandes salles de rédaction du Nigeria.

Le réseau est actuellement formé de 10 membres affiliées aux organes de presse nationaux tels que le Daily Trust, The Nation et Punch. D’autres membres sont des journalistes nigérianes qui travaillent pour des médias internationaux tels qu’Al Jazeera et Voix de l’Amérique. Leurs reportages sont consacrés aux problèmes, dont la malnutrition, la santé maternelle, les mutilations génitales féminines et la traite de personnes.

Jacopo Ottaviani a contribué au lancement du réseau Naija Data Ladies. Il est éditeur de données à Code for Africa, une organisation médiatique civique disposant de centres régionaux au Kenya, au Nigeria, en Afrique du Sud et en Tanzanie. Monsieur Ottaviani affirme que la formation du groupe Naija Data Ladies a été en partie inspirée par le travail de Mariana Santos qui consiste à outiller les femmes d’Amérique latine qui exercent dans le secteur des médias numériques.

Monsieur Ottaviani explique : « Nous avons été … motivés par l’idée de renforcer les capacités et les compétences des journalistes qui travaillaient déjà dans des salles de rédaction nigérianes, afin qu’elles puissent à leur tour promouvoir la culture des données auprès de leurs collègues. »

Le développement de cette « culture de données » nécessite qu’il faille aider les journalistes à apprendre à se servir d’outils informatiques pour recueillir, analyser et communiquer des renseignements statistiques. Le projet Naija Data Ladies rassemble des professionnelles de médias de différents horizons qui produisent des reportages basés sur des données, et qui mettent généralement l’accent sur les solutions. Code for Africa et Knight Fellows du Centre international pour les journalistes offrent des formations, une assistance technologique et de petites bourses pour soutenir la réalisation de reportages pointus.

Monsieur Ottaviani ajoute : « Code for Africa met le réseau Data Ladies en contact avec l’équipe panafricaine d’experts qui offre des formations et du soutien sur des questions telles que la visualisation de données, les stratégies de mobilisation du public, les vidéos sociales, le drone-journalisme, etc. »

L’équipe des Naija Data Ladies réalise déjà des reportages uniques en partenariat avec les salles de rédaction nigérianes. Par exemple : Bukola Adebayo, membre de l’équipe des Data Ladies et journaliste au Punch, a travaillé sur le projet « Sables mouvants » en collaboration avec le Centre Pulitzer pour le reportage de crise. Ce projet analyse des impacts environnementaux et socioéconomiques de l’exploitation minière sauvage et du curage le long du littoral de Lagos, au Nigeria. Ce projet comporte un site Web interactif, des séquences prises par un drone et des éléments de journalisme de données.

Mme Adebayo déclare : « Faire partie de l’équipe des Naija Data Ladies a fait de moi une meilleure manieuse de données pour le bien de notre public…. Je suis capable de décortiquer des données complexes de manière à les rendre plus pertinentes et appropriées pour la vie de notre public et les intéresser de manières différentes. »

Un autre exemple est le jumelage de la journaliste radio Bunmi Yekini avec la photojournaliste Flourish Chukwurah. En partenariat avec Radio One, elles utilisent une caméra 360o pour produire un dossier multimédia dressant le portrait d’un des plus grands bidonvilles de Lagos.

Monsieur Ottaviani dit espérer pouvoir répliquer le modèle du réseau des Naija Data Ladies à travers le continent, afin de créer un réseau panafricain de femmes journalistes et d’expertes en données.

Il ajoute : « Nous espérons que d’autres s’inspireront des Data Ladies pour réaliser des projets de reportages transnationaux guidés par les données à travers une collaboration transfrontalière. Cela … pourrait certainement améliorer le contenu des nouvelles sur le continent. »

Les Naija Data Ladies sont une communauté en expansion ouverte aux femmes journalistes et aux techniciennes spécialistes des médias, y compris les pigistes du Nigeria. Les personnes qui veulent en savoir davantage sur le programme peuvent contacter monsieur Ottaviani (@JacopoOttaviani) ou le responsable du programme Code for Nigeria, Nkechi Okwuone (@enkayfreda).

Le présent article est une adaptation de l’article « Naija Data Ladies: The rise of a network of women data journalists in Nigeria » publié initialement par l’International Journalists’ Network. Pour lire l’article original, cliquez sur : https://ijnet.org/en/blog/naija-data-ladies-rise-network-women-data-journalists-nigeria

Photo: 360° video / photojournalist Flourish Chukwurah (center) et radiodiffuseuses Bunmi Yekini (droit) de Radio One. Elles font du travail pour Naija Data Ladies à Lagos, Nigeria. Crédit Flourish Chukwurah.