Togo : L’apiculture pour de meilleurs revenus et une santé accrue

| septembre 16, 2019

Téléchargez cette nouvelle

À Edouwoussi, une coopérative apicole forestière doit sa réussite à l’équilibre entre le bien-être des abeilles et la préservation de la forêt. Ici, les agriculteurs et les agricultrices pratiquent l’apithérapie (ou la thérapie par les abeilles), une méthode ancestrale et vivante qui ne se perpétuera que si la forêt est en bonne santé et les abeilles nombreuses à s’y abriter.

Edouwoussi est une petite communauté rurale de la préfecture d’Amou-Oblo, à environ 190 kilomètres de Lomé, la capitale du Togo. Emmanuel Edouwossi coordonne les activités de la coopérative communautaire, dont une ferme apicole et une plantation appelée La Ferme Apicole et Plantation Iwleledou.

Monsieur Edouwossi déclare : « Depuis 1995, nous essayons de restaurer la forêt à partir des plantes locales qui sont connues et servent d’une manière ou d’une autre dans les usages de notre communauté. Nous introduisons des ruches dans la forêt pour rentabiliser nos activités et [nous] subvenons aux besoins financiers par les produits issus des abeilles. »

Sous la gouverne du chef Togbui Edouwossi, la coopérative associe certaines plantes issues de la forêt au miel pour fabriquer des pommades et des savons aux vertus thérapeutiques.

Les pommades sont indiquées pour soigner certaines infections de la peau comme l’acné et la cicatrisation, et aussi pour des massages. Au besoin, les apithérapeutes prescrivent également des pommades et des savons à base de beurre de karité et de cire d’abeille pour compléter les soins de la peau et soulager les fatigues et les douleurs musculaires.

Le chef Edouwossi révèle les bienfaits à la base de la culture du miel : « Ici, nous traitons l’asthme et bien d’autres maladies respiratoires à base des plantes et des dérivés de la ruche. »

Face à la demande sans cesse croissante, la coopérative projette une production massive. Le coordonnateur explique : « Nous sommes toujours en rupture de stock, que ce soit pour du miel, les [autres] produits dérivés de la ruche, tout comme nos savons et pommades. »

L’apiculture est une industrie en croissance au Togo. Selon les statistiques nationales, le Togo comptait près de 21 000 ruches gérées par 1 500 producteurs et productrices en 2017.

Au cours des dernières décennies, les apiculteurs et les apicultrices ont changé leurs pratiques afin de protéger les abeilles. Traditionnellement, ils pratiquaient une forme de cueillette de miel qui consistait à chercher en forêt des ruches sauvages et à les enfumer pour faire fuir les abeilles afin d’y récolter le miel. Ce procédé s’appelle la « chasse au miel ». Mais selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, cette pratique peut être dangereuse. Elle peut contribuer à réduire la population de certaines espèces d’abeilles et détruire leur habitat. Les chasseurs de miel peuvent également causer des incendies de forêt.

Aujourd’hui, les apiculteurs et les apicultrices préfèrent installer leurs propres ruches qui leur facilitent plus la cueillette de miel.

Toutefois, ce n’est pas seulement l’apithérapie traditionnelle qui cause l’expansion de l’industrie apicole. En mars 2019, le Groupe Koster, une grande société internationale, a signé avec les apiculteurs et les apicultrices togolais un contrat d’achat de 3,5 tonnes de cire d’abeille par an. Pendant les quatre prochaines années, ce marché révolutionnera la culture des abeilles au Togo, pour le grand bonheur des producteurs et des productrices ruraux qui ne cessent de se mettre en coopératives afin d’avoir de bonnes marges de négociation et obtenir de meilleurs prix sur le marché.