Kenya : Une bonne irrigation génère de bonnes récoltes pour des éleveurs qui se convertissent à l’horticulture (The Daily Nation)

| septembre 16, 2019

Téléchargez cette nouvelle

Après avoir perdu presque tout son bétail à cause des sécheresses et des brigands, John Nang’iro Ekalale s’est converti à l’horticulture en 2016. Monsieur Ekalale a formé une équipe avec 15 jeunes éleveurs de Lodot, un village du sud du comté de Turkana, au Kenya. Ils avaient perdu leur bétail et voulaient tenter leur chance avec l’horticulture irriguée.

Il déclare : « Nous ignorons quoi cultiver à cette époque, et, même aujourd’hui, nous tâtonnons toujours. » Il ajoute qu’ils cultivent surtout des tomates, des oignons verts, de l’épinard, du sukuma wiki (chou vert) et des légumes indigènes. L’aubergine et le poivron poussent bien aussi dans cette région.

Le groupe cultive sur environ 50 acres de terre et est formé de plus de 200 membres qui cultivent désormais sous la dénomination Lodot Green Growers.

Un bon système d’irrigation les aide à obtenir de bonnes récoltes. Avant de commencer à cultiver, les 15 jeunes ont creusé manuellement un puits de surface qui heureusement donne une bonne eau fraîche. Paul Samal fait partie de ces jeunes. Il déclare : « Nous avons commencé par l’irrigation manuelle, en utilisant des seaux pour prendre l’eau et arroser les cultures. »

En 2017, leur travail a attiré l’attention des autorités du comté et de l’organisation allemande GIZ qui ont creusé deux forages pour le groupe.

Monsieur Samal déclare : « Nous utilisons maintenant un système solaire qui nous aide à pomper facilement l’eau de la source vers la ferme. »

Dan Olago est maître de conférences au département de géologie de l’Université de Nairobi. Il affirme qu’au Kenya et sur tout le continent africain, les eaux souterraines demeurent une ressource cachée qui n’a pas fait l’objet d’études exhaustives.

Il déclare : « Lorsque les gens veulent accéder à la nappe phréatique, ils demandent à des experts de se rendre sur place pour réaliser une étude hydrogéophysique principalement pour creuser un forage sans nécessairement connaître les caractéristiques de cet aquifère particulier. »

Le manque d’eau est un obstacle à la prospérité agricole dans la majeure partie des régions arides et semi-arides. La bonne nouvelle c’est que les conclusions de récentes études hydrogéologiques révèlent que la nappe phréatique en Afrique résiste au changement climatique.

Patrick Munyula est un agent agricole de la circonscription de Katilu, dans le comté du Sud Turkana. À ses dires, les autorités du comté cartographient déjà les forages, en vue d’étendre l’irrigation. Il ajoute qu’au regard des rendements des parcelles déjà aménagées par les agriculteurs locaux, il y a beaucoup d’espoir pour que la région se transforme bientôt en un grenier.

Toutefois, malgré la bonne récolte, les agriculteurs ont un plus grand défi : la commercialisation. À l’échelle locale, le marché n’est pas très développé, car la plupart des gens ne consomment pas beaucoup de légumes.

Monsieur Ekalale explique : « Les cultures horticoles se développent bien, mais le problème est que plusieurs habitants ne les incluent pas dans leurs repas. Souvent, nous sommes obligés de leur montrer comment préparer certains de ces aliments pour pouvoir les convaincre d’en acheter. »

En l’absence de marchés locaux, les paysans aimeraient pouvoir accéder aux marchés externes pour vendre leurs produits horticoles de grande valeur, mais ils ont des difficultés à cause du manque d’infrastructure et de l’éloignement des marchés visés.

Cependant, comme les rendements sont bons et rapportent un peu d’argent aux habitants, monsieur Ekalale soutient qu’il continuera de produire des cultures horticoles et même d’augmenter leur quantité, car la population commence à comprendre graduellement leur signification nutritionnelle.

Alphus Lusweti est l’agent agricole communal de Loima qui sensibilise actuellement les agriculteurs par rapport aux marchés qui existent pour leurs produits.

Il déclare : « Outre la sensibilisation, nous fournissons des contacts pour les marchés. Par exemple : nous mettons les agriculteurs en contact avec des marchés tels que le camp de réfugiés de Kakuma et les institutions gouvernementales, notamment les écoles, les prisons et les collèges. »

La présente nouvelle est adaptée d’un article de The Daily Nation intitulé « Big harvest, no market : Pain of Turkana growers. » Pour lire l’article original, cliquez sur : https://www.nation.co.ke/business/seedsofgold/Pain-of-Turkana-growers/2301238-5255110-122d7uaz/index.html

Mention de source : Daily Nation, Isaiah Esipisu