Kenya : Une femme entrepreneuse résiliente investit dans la papaye et le fruit de la passion après avoir perdu sa récolte de pastèques (Farmbiz Africa)

| juin 24, 2019

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Margaret Mutheu se tient sous un papayer, exhibant fièrement une grappe de fruits sains pendant qu’une personne prend une photo. Elle est contente et soulagée par sa bonne récolte de papaye qu’elle s’apprête à vendre à des transformateurs de fruits. Il y a juste quelques années, madame Mutheu regardait à des pastèques qui n’avaient pas réussi dans le même champ à Kaewa, dans le comté de Machakos, juste à l’est de Nairobi.

Il s’agit d’une région vallonnée, semi-aride, où les touristes viennent faire de la randonnée et du camping. Ici, les gens cultivent généralement le maïs et les cultures résistantes à la sécheresse, telles que le sorgho et le mil. Cependant, lorsque madame Mutheu entreprit l’agriculture en 2016, elle décida de cultiver de la pastèque sur une terre de deux acres appartenant à son père. La femme de 34 ans s’attendait à obtenir un bon rendement, mais sa récompense fut plutôt la sécheresse, les maladies et les porcs-épics. Après avoir consulté un agronome local, l’entrepreneuse agricole est retournée au champ.

Madame Mutheur est titulaire d’un diplôme en informatique obtenu à l’Université de Maseno en 2008. Elle commença à travailler à la Kenya Broadcasting Corporation. Toutefois, en 2016, elle quitta son emploi et décida de se lancer dans la production de pastèques.

Elle investit 450 000 shillings (4 360 $ US) provenant de leurs économies à son mari et elle, y compris 300 000 pour engager de la main-d’œuvre pour désherber et labourer la terre. Elle dépensa le reste pour acheter un système d’irrigation, des semences de pastèque, des engrais et des produits chimiques pour protéger ses cultures.

Elle explique : « J’ai dû dépenser beaucoup cette première fois, car, en plus de mon manque d’expérience dans ce domaine, la terre n’avait pas été cultivée depuis des années [et], par conséquent, il faillait beaucoup travailler pour l’apprêter pour les cultures. »

Elle cultiva de la pastèque en mai 2017 et s’attendit à récolter en août. Mais des porcs-épics envahirent l’exploitation et mangèrent une bonne quantité de fruits matures. D’autres fruits fanèrent à cause de la sécheresse et des maladies, et d’autres furent volés. Elle put vendre seulement 50 kilogrammes de pastèques, ce qui lui rapporta un total de 4 000 shillings. Ainsi, elle perdit 446 000 shillings durant sa première saison.

Elle déclare : « Ma mauvaise récolte de pastèques m’a brisé le cœur, car c’était ma première tentative dans l’agroalimentaire, et j’ai été surprise par la quantité d’argent que j’ai perdu dans un projet agricole alors que je m’attendais à avoir un bon rendement. Cependant, cela ne m’a pas découragée, car l’entrepreneuriat a toujours été ma passion. »

Elle décida de faire quelques recherches pour trouver une culture moins gourmande en eau. Avec deux amies, elles choisirent de se lancer dans la culture de la papaye et du fruit de la passion. Elles consultèrent un agronome local qui décida d’analyser le sol et leur donna des conseils sur la viabilité de ces cultures.

Avec un montant supplémentaire de 150 000 shillings (1 450 $ US), elles achetèrent des semis certifiés et les plantèrent sur une acre de terre en décembre 2017. L’objectif était de planter ces semis d’ici la fin de la petite saison des pluies, car les deux plantes n’ont pas besoin de beaucoup d’eau. En cas de sécheresse, les amies auraient accès à l’eau acheminée depuis le barrage de Masinga et d’un réservoir installé sur la ferme. Elles paient entre 1 000 et 2 500 shillings (9,69 $ à 24,21 $ US) par mois pour l’irrigation.

Il fallut neuf mois aux deux cultures pour parvenir à maturité, mais madame Mutheu et ses collègues récoltent désormais 50 kilogrammes de papayes et 150 kilogrammes de fruits de la passion toutes les deux semaines. Elles affirment qu’il leur arrive d’avoir un surplus de 10 kilogrammes à chaque récolte. Elles vendent le kilogramme de chacun des deux fruits à 150 shillings (1,45 $ US/kg). Elles vendent principalement à une société de transformation de Nairobi, mais elles vendent également les fruits de la passion sur les médias sociaux. Selon elles, le marché de la papaye et du fruit de la passion est particulièrement bon.

Madame Mutheu achète également des fruits auprès de producteurs de fruits voisins pour les vendre à ses clients, ce qui lui rapporte un revenu supplémentaire. Quels sont les projets de ces femmes? Construire leur propre usine pour transformer les fruits dans la région, ce qui réduira la quantité de fruits gaspillés à cause du manque de marché ou de bons prix.

La présente nouvelle est adaptée d’un article intitulé « Resilient farmer earns Sh100,000 a month from pawpaw and passion farming after losing Sh446,000 in watermelon, » écrit par Zablon Oyugi pour Farmbiz Africa. Pour lire l’article original, cliquez sur : http://farmbizafrica.com/farmbizopinions/10-profit-boosters/2616-resilient-farmer-earns-sh100-000-a-month-from-pawpaw-and-passion-farming-after-losing-sh446-000-worth-of-watermelon.