Mali : Des femmes cultivent du gombo pour avoir plus d’argent

| juillet 23, 2018

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La présente nouvelle a été initialement publiée dans Barza infos en mai 2017.

Madou Terry dépose un sac de gombo au bord de la route, juste en périphérie de Mopti. Des potagers de différentes superficies bordent la route qui mène vers l’est de Mopti à Sévaré. Les maraîchères cultivent du gombo, des carottes, du chou, des piments, des épinards, des concombres, des tomates, de la laitue, des oignons, des pommes de terre, des patates douces et des poivrons.

Le maraîchage est répandu dans cette région, et le maire de la localité a attribué 20 hectares à une coopérative de jardinières surnommée « Nieleni. »

Le gombo est une denrée prisée dans ces potagers, et est cultivé par des agricultrices surtout, car c’est une source de revenus fiable. Le gombo est un ingrédient important de beaucoup de plats maliens, et on en trouve dans presque toutes les sauces. Un autre avantage du gombo c’est que, une fois qu’il commence à avoir des fruits, il continue de produire pendant plusieurs mois.

Les jardins paraissent paisibles et tranquilles de loin, mais à mesure que vous vous en approchez, vous pouvez apercevoir des agriculteurs et les agricultrices travaillant dur.

M. Terry marche à travers les deux lopins de deux quarts d’hectares où il cultive du gombo. Il déclare : « Les hommes et les femmes se répartissent les activités de production du gombo, mais il arrive qu’ils s’entraident. »

Avant de semer, les maraîchers et les maraîchères préparent le sol et creusent de petits trous de plantation. Ils déposent trois graines dans chaque trou et recouvrent celui-ci avec de la terre. En saison sèche, ils arrosent les trous quotidiennement, une tâche qui incombe aux femmes. Les hommes et les femmes cultivent le gombo, mais ce sont les femelles qui effectuent plusieurs tâches après les semis.

M. Terry déclare : « Le cycle de développement du gombo dure au total 45 jours, des semis aux récoltes, aussi bien en saison sèche qu’en hivernage. »

Au cours des 15 premiers jours suivant les semis, les maraîchers et les maraîchères diminuent le nombre de pieds par trou, et y gardent généralement un pied. Pendant ce temps, les maraîchères enrichissent la terre avec du fumier.

Durant les 15 jours suivants, les pieds croissent et fleurissent. C’est alors le moment pour les femmes de désherber. À cette période, le gombo est vulnérable aux organismes nuisibles. Les agriculteurs et les agricultrices combattent ces organismes à l’aide d’herbicides ou de méthodes traditionnelles, et ce, même s’ils avouent que ces méthodes prennent beaucoup plus de temps.

Pendant les 15 derniers jours, le gombo poursuit sa croissance. Les femmes récoltent généralement dans un sac suspendu autour du cou pour récupérer le gombo. Au début, elles font la cueillette tous les deux jours, puis à mesure qu’un plus grand nombre de plants deviennent matures, elles récoltent chaque jour. Elles cueillent les longues capsules vertes avec de petits couteaux ou à la main. Les femmes prennent le soin de se protéger les mains avec des gants ou des sacs en plastique pour éviter les démangeaisons, car les capsules sont recouvertes de minuscules épines.

Après la récolte, les femmes font sécher le gombo avant de le vendre au marché le plus proche.

Brehima Djiguiba est un agronome qui forme les maraîchers et les maraîchères. Il affirme que le gombo n’aime pas les températures fraîches, et pousse mieux en saison « hivernale » en juillet et en saison sèche, de mars à avril. Généralement, les producteurs et les productrices sèment en juillet et en mars et récoltent en août et en mai. Pendant l’hivernage, certaines variétés de gombo parviennent à maturité bien avant 45 jours.

Pour M. Terry, le gombo est un bon moyen pour avoir un revenu. Il récolte le gombo pendant quatre mois. Durant les deux mois de la pleine récolte, il lui arrive de gagner 17 500 FCFA (30 $US) tous les deux jours avec les capsules récoltées sur un lopin d’un quart d’hectare.

En ce qui concerne beaucoup de vendeuses de gombo, cette culture leur rapporte un peu plus d’argent dont elles se servent pour acheter des légumes, des céréales, des vêtements pour la famille, et couvrir les dépenses pour les soins et les frais de scolarité des enfants. Comme le soutiennent plusieurs agriculteurs et agricultrices de Mopti, le gombo « est le rempart des agriculteurs contre la pauvreté. Il leur permet d’avoir régulièrement de l’argent dans les poches »

Ce travail a été réalisé à l’aide d’une subvention de Save the Children et avec le soutien financier du soutien technique et opérationnel de performance (TOPS) de USAID.