Éthiopie : Les agriculteurs cultivent avec soin leur sorgho pour améliorer leurs moyens de subsistance

| décembre 18, 2017

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Au centre de l’Éthiopie, le sorgho est la principale culture dominante dans une majeure partie des zones Wollo, et il occupe une part importante dans les sources de revenus des communautés locales. En fait, cette région est surnommée la ceinture du sorgho et réunit les conditions idéales pour maximiser les rendements de cette céréale.

Mohammed Ali vit à Terefo, un village du district de Kalu. Il a six enfants, dont quatre garçons et deux filles. Depuis l’enfance, et, disons même depuis l’époque de ses ancêtres, le sorgho était la principale culture.

Il explique que, pour cultiver le sorgho, il faut d’abord défricher la terre pour la préparer pour les semis. Il la débarrasse ensuite de tous les résidus de culture, et entame par la suite la première série de labour. Il déclare : « Le labour est l’étape la plus importante de la production du sorgho. Si je ne laboure pas à temps, je vais rater le meilleur moment pour les semis. Il faut le faire, qu’il pleuve ou non. »

Le premier labour permet également d’extraire toutes les racines de sorgho du champ. Les spécialistes affirment que l’extraction des racines aide les agriculteurs et les agricultrices à réduire le nombre de foreurs des tiges. Il utilise également des produits chimiques pour combattre les foreurs des tiges.

Monsieur Ali et d’autres cultivateurs et cultivatrices locaux préfèrent semer la Tengelay, une variété de sorgho précoce qui produit plus que les variétés traditionnelles. De plus, il pousse plus rapidement. « Une pénurie de pluies peut entraîner un manque d’eau dans le sol. Il pleut moins dans notre région que dans d’autres districts de cette région. Nous cultivons les variétés de sorgho précoces afin de pouvoir récolter avant la période sèche plus tard au cours de la saison. »

Il stocke également l’eau de pluie en érigeant des billons cloisonnés autour du périmètre de son exploitation agricole. Ensuite, lorsqu’il commence à pleuvoir, il canalise l’eau vers ces billons cloisonnés pour la stocker. S’il ne pleut pas suffisamment, il ouvre les billons et canalise l’eau à travers les sillons. Cela permet de maintenir le sol humide jusqu’à la récolte.

Les agriculteurs et les agriculteurs de son village ont cultivé pendant très longtemps le sorgho suivant les méthodes traditionnelles. La production était faible et plusieurs étaient incapables de satisfaire les besoins essentiels de leurs enfants. Il déclare : « Nous obtenions 500 à 600 kilogrammes sur un quart d’hectare. Après que les expert(e)s nous eurent conseillé d’aménager des billons cloisonnés, de semer en lignes et d’utiliser des engrais et d’autres pratiques, notre production a doublé, voire triplé. »

Sendel Ahmed est une mère de quatre enfants qui cultive elle aussi dans le village de Terefo. Pour éviter que les foreurs des tiges nuisent à son sorgho, elle extrait généralement les tiges du sorgho de la saison précédente et les expose au soleil pour tuer les foreurs. Après la récolte, elle débarrasse complètement le champ de toutes les tiges, y compris les racines d’autres cultures servant d’abris aux foreurs des tiges.

Mme Ahmed a une technique pour lutter contre les foreurs des tiges. Elle recueille l’urine de son bétail et le conserve dans un récipient pendant deux semaines. Puis, elle le pulvérise au début de la croissance des plants. Il s’agit d’une méthode traditionnelle gratuite qui empêche les foreurs des tiges de causer trop de dégâts.

Elle ajoute : « Nous n’avons [aucun] problème au niveau de la productivité. Nous avons une bonne production, car nous fournissons de l’engrais organique aux plantes. Nous pouvons vendre la récolte à un bon prix : 600 birr [22 $ US] pour 100 kilogrammes. Maintenant, j’ai un revenu stable, et je peux entreposer mon sorgho de sorte que je n’ai pas besoin de le vendre pendant la saison où les prix sont bas, tout de suite après la récolte. »

Getachew Weldearegai travaille comme expert en productions végétales dans le district de Kalu. Il soutient que cela fait des années que les expert(e)s apprennent aux agriculteurs et aux agricultrices à semer en lignes : « Nous disons aux agriculteurs de laisser un espace de 75 centimètres entre les lignes et 20 centimètres entre les plants. La plupart d’entre eux respectent cet espacement. Cela facilite la gestion de l’eau, des mauvaises herbes, et permet d’éviter les foreurs des tiges. »

Monsieur Weldearegai affirme que le fait d’avoir creusé une tranchée en amont de sa ferme permet de maîtriser l’eau de pluie en saison pluvieuse, quand l’eau peut emporter la terre arable. Le stockage de l’eau dans la tranchée fait monter le niveau de la nappe phréatique dans le sol, ce qui aidera à préserver l’humidité. Il conseille également aux producteurs et aux productrices d’ériger des billons cloisonnés à tous les deux ou trois mètres sur chaque ligne pour que l’eau puisse s’écouler à travers les lignes et que chaque plant ait de l’eau.

La présente nouvelle a été produite avec l’appui de la Bill & Melinda Gates Foundation par l’entremise du projet Staples en Éthiopie.

Photo: Sendel Ahmed dans son champs