Éthiopie : La cartographie des sols permet aux agriculteurs d’améliorer la santé de leurs sols

| novembre 6, 2017

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Les bœufs de Tefera Gonfa labourent la terre noire, en la retournant pour la préparer pour les semis. Monsieur Gonfa vit à Fodu Gora, un village du district de Woliso, à 120 kilomètres au sud-ouest d’Addis Abeba.

Ici, dans la région d’Oromia, la terre noire contraste avec l’herbe verte rase qui pousse entre les champs. Cependant, sous la surface, le sol manque d’éléments nutritifs importants, y compris l’azote, le phosphore, le zinc et le bore.

Les agriculteurs et les agricultrices éthiopiens comme monsieur Gonfa emploient plusieurs stratégies pour améliorer la santé des sols. Beaucoup utilisent un produit dénommé engrais mélangé en vue de procurer à leurs sols les éléments nutritifs dont ils manquent.

Lancé en 2012, le Système éthiopien d’information sur les sols a analysé la fertilité des sols à travers tout le pays. Les analystes ont dressé une cartographie des conditions des sols de quatre régions : Tigré, NNPS, Amhara et Harar, en testant des échantillons de sol de 18 000 villages.
Les paysans et les paysannes éthiopiens utilisent des engrais depuis des décennies. Monsieur Gonda, à l’instar de plusieurs autres, dépendait du phosphate diammonique et de l’urée, mais ces derniers ne fournissaient que du phosphore et de l’azote. L’Agence éthiopienne de transformation de l’agriculture a préconisé ces produits pendant plusieurs années. Toutefois, les cartes sur la fertilité des sols indiquent que, dans beaucoup de régions, le sol a également besoin d’éléments nutritifs tels que le soufre, le bore, le potassium, le zinc et le cuivre.

Tegbaru Bellete est agent principal de projet à l’Agence éthiopienne de transformation de l’agriculture. Il affirme que les sols de 96 % des terres du pays manquent de soufre.

En attendant d’achever son analyse des échantillons de terre, le Système éthiopien d’information sur les sols recommande les mélanges d’engrais qui sont le mieux adaptés pour chaque endroit. Les recommandations sont spécifiques à chaque village, car chaque échantillon de terre peut générer des recommandations différentes. Les agent(e)s de développement locaux communiquent ces informations aux agriculteurs et aux agricultrices.

Cinq usines d’engrais ont été ouvertes pour produire des engrais mélangés adaptés aux besoins révélés par l’analyse de la fertilité des sols. L’usine de Woliso mélange et distribue quatre sortes d’engrais, dont le NPS (azote, phosphore et soufre) et le bore; le NPS plus le bore et le zinc; le NPS plus le zinc; et le NPS plus le zinc et le phosphate. Pendant les périodes où la demande est la plus forte, de décembre à mai, l’usine produit 800 tonnes d’engrais mélangés par jour. Elle compte accroître la production, car plus de paysans et paysannes entendent parler des avantages de l’engrais mélangé.

Monsieur Gonfa achète un mélange de NPS, de zinc et de bore. Il utilise un quintal (100 kilogrammes) par hectare. L’an dernier, 50 kilogrammes d’engrais mélangés coûtaient 800 birrs (29 $US). Les cultivateurs et les cultivatrices se réjouissent de ce que le prix soit passé cette année à 500 birrs (18 $US) environ.

Monsieur Gonfa appliquera l’engrais mélangé lorsqu’il sèmera le blé, le tef, le maïs et les pommes de terre. L’utilisation de l’engrais mélangé n’est qu’une des nombreuses mesures qu’il prendra pour renforcer la santé de son sol. Il appliquera aussi du fumier de compost lors du dernier labour avant les semis.

Quarante jours après les semis, quand viendra le temps de sarcler, il appliquera également de l’urée et des pesticides.

L’engrais mélangé a remplacé le phosphate diammonique dans la routine de monsieur Gonfa. On ne trouve plus de phosphate diammonique dans le district de Woliso, car le gouvernement veut que les agriculteurs et les agricultrices achètent plutôt de l’engrais mélangé. Monsieur Gonfa affirme avoir noté une grande différence entre l’engrais mélangé et le phosphate diammonique. Il déclare : « L’engrais mélangé contient plus de minéraux, donc ma production est plus importante et les semences sont très grosses. »

Dawit Getahum est l’agent de développement du village de Fodu Gora. Selon lui, tous les gens du village utilisent l’engrais mélangé en raison de la dégradation du sol. Il soutient que la majorité utilise également de l’urée et du fumier de compost, mais que même si le dernier coûte moins cher à produire, celui-ci demande beaucoup de travail.

Monsieur Getahun ajoute que le fumier de compost peut améliorer la santé des sols, et qu’il est composé de matériaux disponibles à la ferme. Il explique : « L’utilisation du fumier de compost coûte moins cher. Il est très bénéfique…. Mais il faut beaucoup de main-d’œuvre pour le transférer d’une fosse à une autre, et le transporter au champ. Ça demande beaucoup de travail. Pour un hectare de terre, un agriculteur a besoin de 10 tonnes de compost, et c’est difficile de faire produire plus qu’une petite quantité aux agriculteurs et aux agricultrices. »

Selon monsieur Getahun, plusieurs paysans et paysannes produisent une petite quantité de fumier de compost, dont ils se servent pour les plantations de café, les potagers familiaux et les petits lopins de terre, et ont recours à l’engrais mélangé pour les céréales. Il explique : « Lorsqu’ils achètent de l’engrais, ils ont besoin seulement d’argent. Il ne leur est pas nécessaire d’avoir de la main-d’œuvre. Cela ne prend pas de temps. »

This was part of a project to use information and communication technologies to scale-up agricultural technology in Ethiopia, which was made possible with the support of Digital Green through USAID’s New Alliance ICT Extension Challenge Fund, a component of the New Alliance for Food Security and Nutrition.

Son fils prepare la terre de Tefera Gonfa