Malawi : Gestion soigneuse : Des agriculteurs apprennent à prévenir la maladie de la mosaïque du manioc

| mars 27, 2017

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Achipera Nankambi est assise sur la véranda de sa magnifique maison recouverte d’un toit de chaume en compagnie de deux agriculteurs, avec lesquels ils partagent des anecdotes. Le lac Malawi est loin, et ses vagues déferlent en douceur sur le littoral. Mme Nankambi réside dans le district de Nkhotakota, dans la région du centre du Malawi. Aujourd’hui, elle raconte ses péripéties avec la maladie de la mosaïque du manioc.

Toute jeune déjà, Mme Nankambi cultivait le manioc avec ses parents, dans les années 50. Ils cultivaient la variété Mwatatu, qui dit elle n’était attaquée par aucune maladie.

Mais lorsque les cultivateurs et les cultivatrices de manioc se mirent à cultiver des variétés telles que le Gomani, ils ont découvert que certaines d’entre elles étaient plus sujettes aux maladies, y compris la maladie de la mosaïque du manioc.

Cette maladie est apparue pour la première fois dans la région de Mme Nankambi, en 2005, et elle a perdu toute sa récolte. Elle explique : « J’ai perdu tout ce qui se trouvait sur mon champ de deux hectares. Par la suite, l’agent de vulgarisation agricole m’a dit de cesser de cultiver la variété Gomani et on m’a présenté la variété Sauti comme solution à la propagation de cette maladie. »

Le manioc est une culture importante au Malawi. La majeure partie du manioc cultivé est consommée par les populations locales des districts tels que Nkhotakota bordant le lac. Après les récoltes, les paysans et les paysannes épluchent, font cuire et sécher partiellement le tubercule avant de le réduire en farine, qu’ils utilisent pour préparer le nsima ya kondoole (aliment à base de manioc).

Plusieurs agriculteurs et agricultrices de Nkhotakota ont subi la maladie de la mosaïque du manioc en 2005 et 2006. Cependant, Ramadhan Saidi a été chanceux. Ses cultures ont été épargnées jusqu’en 2006, et lorsque la maladie parvient chez lui, il disposait déjà d’informations là-dessus. Il bénéficia rapidement du soutien du bureau agricole qui a pulvérisé des produits chimiques pour éviter que la maladie se propage.

Stellia Mangochi travaille comme agente phytosanitaire dans le district, et aide les agriculteurs et les agricultrices à produire du manioc de haute qualité afin de satisfaire la forte demande pour cette denrée. Elle affirme que la propagation des maladies est un problème. Elle explique : « Le manioc est attaqué par un large éventail de maladies problématiques, dont la plus importante est celle de la mosaïque. Cette maladie virale est provoquée par les mouches blanches qui la transportent d’une plante à une autre. »

La maladie de la mosaïque se propage également lorsque les producteurs et les productrices plantent des boutures de plants infectés. Le meilleur mode de prévention consiste à planter des boutures saines, exemptes de maladie.

Toutefois, Mme Nankambi soutient qu’il est difficile de trouver des boutures exemptes de maladie. Par conséquent, les paysans et les paysannes sont tentés de partager et planter des boutures de la saison précédente, ce qui pourrait exposer leurs cultures à la maladie de la mosaïque.

Mme Mangochi recommande aux agriculteurs et aux agricultrices de prendre bien soin des boutures, car les contusions et les lésions peuvent constituer un point d’entrée pour la maladie. La rotation des cultures peut également aider à éviter le développement des maladies.

Selon Mme Nankambi, les informations sont importantes en ce qui a trait à la lutte contre la maladie de la mosaïque du manioc. Elle ajoute : « Le problème est que, si vous ne montrez pas à vos collègues comment combattre la maladie, cela n’est pas à votre avantage. En effet, le virus continuera d’une certaine façon à se propager de leurs champs au vôtre. »

This story was created with the support of CABI Plantwise through Farm Radio Trust.

Photo: David Monniaux