Kenya : Adaptation à la pluviosité aléatoire (CCAFS)

| février 13, 2017

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Dans le district de Nyando, à l’ouest du Kenya, les pluies sont de plus en plus capricieuses. Elles commencent tard et s’arrêtent tôt. Les périodes de sécheresse sont plus longues et plus fréquentes. Lorsqu’il pleut, c’est souvent de façon intense et cela provoque des inondations. Les agriculteurs de la région sont obligés de s’adapter rapidement.

Eddy Ouko cultive à Jimo, un village du comté de Kisumu, à l’ouest du Kenya. Autrefois, il lui arrivait souvent de ne pas voir une source d’eau fiable pour son potager, ses vergers et son bétail. Cependant, il a par la suite entendu parler de la récupération de l’eau en participant à des stages pratiques agricoles animés par les autorités du comté de Kisumu et les organismes de recherche.

Il déclare : « Les bassins d’eau ont accru la disponibilité de l’eau pour mes cultures et mon bétail. »

En récupérant l’eau, les agriculteurs peuvent y accéder quand ils en ont besoin. Plusieurs producteurs de la région dépendaient avant des rivières et des ruisseaux pour abreuver leur bétail. Toutefois, un programme de recherche relatif au projet sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire a créé des « villages intelligents face à l’agriculture » à Nyando, et encourage les agriculteurs à pratiquer la récupération de l’eau, mettre en place des serres et des techniques d’irrigation.

La récupération de l’eau de ruissellement, c.-à-d. l’eau qui ruisselle au sol lorsqu’il pleut, est la pratique la plus courante de récupération de l’eau dont se servent les gens de Nyando. Certains agriculteurs investissent également dans des bassins de récupération d’eau, et d’autres ont aménagé plus de 120 bassins dans la région. La capacité des bassins varie de 48 000 à 100 000 litres pour chaque ménage. L’eau des bassins peut servir pendant trois mois au maximum.

L’aménagement d’un bassin d’eau nécessite un investissement en main-d’œuvre et en matériaux. Les bassins sont creusés dans le sol et sont généralement munis d’un revêtement, bien que les matériaux de revêtement puissent coûter cher. Lorsque les agriculteurs en ont les moyens, ils installent des filets de protection solaire pour contrôler l’évaporation. Bon nombre d’entre eux n’ont pas les moyens de se procurer ces filets pour empêcher l’eau de s’infiltrer dans le sol, et doivent se contenter donc de tasser de la terre au fond et autour des parois du bassin. La construction de bassins d’eau dans les régions où la terre est argileuse fait en sorte que l’eau filtre plus lentement.

Les bassins doivent avoir les bords inclinés, ainsi qu’un déversoir pour permettre à l’excès d’eau de s’écouler. Une barrière empêche le bétail de s’approcher et les filets minimisent les pertes d’eau.

John Obuom cultive également dans le comté de Kisumu. Non seulement il utilise des bassins d’eau, mais il élève des poissons à l’intérieur de ces derniers. Il a gagné 800 $US en élevant des poissons-chats dans deux bassins, dont la capacité combinée fait 120 000 litres.

M. Obuom se sert d’une pompe manuelle et de tuyaux d’irrigation pour arroser son exploitation de trois acres. Durant la saison des petites pluies, il cultive du maïs, de l’ambérique, du chou vert, des tomates, de la courge musquée et des légumes indigènes. Il produit également des cultures vivaces telles que le manioc, les patates douces, les bananes et les papayes. Son bétail est composé de chèvres laitières et de boucherie, de volaille et d’abeilles. Il a l’intention d’acheter une vache laitière plus tard.

L’aménagement de bassins d’eau et l’achat d’une pompe à eau ont coûté cher. Mais M. Obuom affirme que l’investissement en valait la peine. Son revenu a doublé durant la première saison où il a utilisé des bassins d’eau, et triplé depuis 2013. Il déclare : « Par la suite, j’ai augmenté le nombre de mes plants de papaye, [passant] de moins de dix à 120, et les mangues greffées sont passées de treize à 75 pieds. »

Le présent article s’inspire d’un message de blogue du Programme de recherche du CGIAR sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire, intitulé « Coping with unpredictable rainfall patterns in Nyando. » Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur : https://ccafs.cgiar.org/blog/coping-unpredictable-rainfall-patterns-nyando#.WJMT0Rt96M-

Avec des informations supplémentaires provenant de l’International Rainwater Harvesting Alliance : http://www.irha-h2o.org/?p=1683 (disponible en anglais seulement).

Et des renseignements complémentaires de la présente étude de cas :
https://cgspace.cgiar.org/rest/bitstreams/56709/retrieve

Photo credit: S. Kilungu (CCAFS)