Kenya : Le stockage de l’eau aide des agricultrices à faire de bonnes affaires malgré la sécheresse (Trust)

| juillet 18, 2016

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Bien que des pluies diluviennes aient provoqué des inondations dans certaines localités d’Afrique de l’Est en avril dernier, le comté de Makueni, dans l’est du Kenya, demeure sec, et personne ne sait exactement quand les pluies arriveront. Toutefois, l’absence de pluies n’inquiète pas les femmes du village de Kikumbulyu, car elles ont aménagé un système pour stocker l’eau.

Kikumbulyu se trouve dans le sous-comté de Kibwezi, une région vallonnée parsemée d’énormes rochers. Cet environnement ne favorise pas l’utilisation des méthodes traditionnelles de conservation de l’eau telles que les bassins d’eau ou les barrages de sables qui utilisent du sable mouillé pour retenir l’eau. Les villageois de la localité ont préféré plutôt construire des systèmes de captage en pierre, en exploitant l’environnement de la région.

Mary Mwikali Kiminza a cinq enfants, et elle est membre du groupe d’entraide Ithine. Elle apprécie la différence que le système de captage en pierre a faite. Elle déclare : « En dehors du don de la vie que nous avons reçu de Dieu, il s’agit là de la plus grande bénédiction qui nous ait été accordée. »

Avec les systèmes de captage en pierre, on utilise les affleurements rocailleux naturels pour capter et détourner les eaux de pluie vers un lieu de collecte central. Les villageois ont construit un mur en béton pour diriger l’eau vers un filtre composé de sable et de gravier, puis ont installé des tuyaux de descente dans des cuves de stockage recouvertes.

Chaque cuve en béton peut contenir jusqu’à 190 000 litres d’eau. Même si la construction du système de captage a coûté 2,5 millions de shillings kenyans (25 000 $US), le groupement communautaire du village de Kikumbulyu gagne de l’argent en vendant 20 litres d’eau à 10 shillings kenyans (0,10 $US.

Durant une période de pluie intense en 2014, le groupement a récolté 16 000 shillings (160 $US) en vendant l’eau qu’il avait recueillie. Les membres du groupement ont utilisé une partie de cet argent cette année pour acheter 10 chèvres pour l’élevage.

Le système de captage constitue une source de revenus supplémentaires, et l’accès facile à l’eau épargne aux femmes et aux enfants les longs trajets qu’ils devaient parcourir souvent pour se rendre à la rivière. Mme Kiminza déclare : « Mes pieds se reposent désormais des voyages interminables pour [aller chercher l’eau], et mes enfants peuvent maintenant se concentrer sur leurs études, car je n’ai plus à leur demander de m’accompagner à la rivière. »

Mathela Cornelius Kyalo est le directeur général d’Africa Sand Dam Foundation, une organisation non gouvernementale kenyane qui aide les villageois à construire des systèmes de captage en pierre. Il affirme que le stockage d’eau est important si on veut aider les villageois à s’adapter au changement climatique. Il ajoute : « L’idée principale est de renforcer la résilience aux conditions météorologiques exceptionnelles dans les régions les plus touchées, à l’aide de techniques locales acceptables, faire en sorte que celles-ci soient le plus viables possible. »

Des villageois d’autres régions utilisent différentes méthodes de stockage. Par exemple : dans le village voisin de Sogeni, les résidents ont construit des barrages de sable pour stocker l’eau qui leur permet de cultiver des haricots verts pour l’exportation.

Les barrages utilisent des barrières de sable à différents points le long d’une rivière pour retenir l’eau qui s’écoule en aval pendant les inondations saisonnières. Les barrages de sables peuvent retenir des millions de litres d’eau.

Harison Kitaa est la présidente du groupement d’entraide Mulaso de Sogeni. Elle déclare : « C’est une solution durable à un problème qui nous a ébranlés pendant plusieurs années. Même sans débouché extérieur, nous ne [souffriront] plus de faim comme par le passé. »

Les villageois du comté d’Isiolo, situé à 600 kilomètres, au nord de Makeuni, se servent d’une méthode différente, à savoir des retenues d’eau résidentielles pouvant stocker les eaux de ruissellement. Les retenues sont de simples réservoirs creusés dans le sol. Elles sont faciles à construire, et on utilise un revêtement en plastique pour éviter que l’eau s’infiltre dans le sol.

Comme les villageois de Mukeuni, le groupement féminin local Bidii utilise l’eau stockée pour cultiver des haricots pour l’exportation, et elle gagne 50 000 shillings (500 $US) toutes les deux semaines.

Pour lire l’intégralité de l’article duquel provient cette histoire intitulée « Une méthode de stockage originale aide des Kenyanes à faire de bonnes affaires malgré la sécheresse », cliquez sur : http://news.trust.org/item/20160711053412-fm3bf/?source=hpDontmiss

Crédit photo: TRF/Isaiah Esipisu