Zimbabwe: La vie des familles rurales est plus belle, grâce à l’apiculture (IRIN)

| juillet 30, 2012

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Garikai Samaita est un agriculteur de 36 ans originaire du village de Goto, dans le district de Wedza, à environ 100 kilomètres au sud-ouest d’Harare, la capitale du Zimbabwe. Au courant de l’année dernière, il a découvert comment rendre la présence des abeilles moins pénible et comment les utiliser à son avantage pour améliorer ses conditions de vie.

En septembre 2011, un essaim d’abeilles s’est installé dans un arbre, près de son domaine. Elles ont piqué son fils de huit ans; alors M. Samaita a décidé de les faire fuir de sa propriété en essayant d’enfumer leur ruche.

Cependant, un vulgarisateur agricole qui rendait visite à un de ses parents, dans le village, a suggéré une différente marche à suivre. Il a suggéré que M. Samaita contacte l’ONG internationale Environnement Africa (EA) afin d’obtenir des conseils en matière de production de miel. Ce conseil a été à l’origine d’un projet d’apiculture, qui est maintenant le gagne-pain de M. Samaita.

M. Samaita s’est lancé dans son entreprise d’apiculture il y a environ neuf mois, commençant avec deux ruches. Depuis, il a triplé sa production et récolte régulièrement le miel de six ruches, dans une forêt voisine.

Il ajoute: « Je m’arrange maintenant pour joindre les deux bouts et j’ai assez d’argent pour m’occuper de ma famille. Ce n’est plus comme avant où nous devions trimer dur. Ici, à Wedza, les récoltes sont maigres depuis un certain nombre d’années à cause de la sécheresse… Je suis une des rares personnes de la région à avoir suffisamment à manger à la maison. »

Ce n’est pas que le district de Wedza qui a été frappé par la sécheresse. Le sud du Zimbabwe a été particulièrement affecté. À l’échelle nationale, la production de céréales pour la saison 2011-2012 est estimée à seulement la moitié des besoins annuels de deux millions de tonnes.

M. Samaita gagne 80$ américains par semaine, en vendant du miel au bord de l’autoroute et à des clients d’Harare. Cela lui suffit pour acheter de la nourriture pour sa famille, payer les frais scolaires de deux de ses enfants, assumer les coûts des médicaments et honorer les factures d’hôpital pour sa mère souffrante.

Il emmène ses rayons de miel dans une usine de transformation communautaire, pas loin de chez lui, où l’ONG EA l’aide en raffinant le miel et en l’empaquetant pour la vente.

Le projet d’apiculture de l’ONG EA a démarré au début de l’année 2011 et implique environ 5000 familles rurales pauvres et vulnérables dans 23 des 59 districts du Zimbabwe. Certains agriculteurs EA se sont diversifiés et vendent de la cire d’abeille. La cire d’abeille est essentiellement utilisée pour la fabrication de bougies mais aussi pour la confection de savon et de produits de soins capillaires tels que le shampooing et les produits dépilatoires.

D’autres produits de l’apiculture incluent la propolis, qui a des applications médicales, la gelée royale, très en demande dans l’industrie cosmétique, et le venin d’abeille, un liquide contenant un anticoagulant et ayant des propriétés anti-inflammatoires.

Barney Mawire est le gestionnaire national de l’ONG EA. Il dit qu’en moyenne, un apiculteur peut produire environ 60 kilogrammes de miel par ruche, en un an. M. Mawire dit que le producteur gagne à peu près 10$ américains au kilogramme, ce qui fait de l’apiculture « une entreprise potentiellement lucrative ».

Nellia Goromonzi est une veuve de 40 ans originaire du District de Zvimba, à environ 90 kilomètres au nord-ouest d’Harare. Elle a acheté trois bovins avec les bénéfices qu’elle a gagnés grâce à son entreprise d’apiculture EA. Elle dit: « Ma vie a changé tellement vite. Nous avons vendu tous nos bovins pour couvrir les dépenses médicales quand mon mari est décédé, il y a quatre ans, et depuis, je n’avais jamais rêvé être à nouveau propriétaire de bétail. Mme Goromonzi est heureuse car ce n’est plus un problème pour elle d’envoyer ses trois enfants à l’école. Elle s’est associée à trois autres agriculteurs EA pour lancer un projet de vente de bière.

Elle emploie son cousin qui vend une partie de son miel le long de la route et en livre à des boutiques, dans un centre d’affaires du voisinage. Elle reçoit aussi des commandes de quelques commerces opérant dans une ville agricole proche.

Mr. Samaita dit: « J’avais très peur des abeilles autrefois, surtout après qu’un de mes amis est mort après avoir été piqué par un essaim d’abeilles, quand j’étais enfant. On allumait toujours de grands feux en-dessous des arbres pour les faire fuir, mais les abeilles sont des amies très utiles maintenant. »