1. Afrique australe: les méthodes de conservation aident les agriculteurs à faire face aux changements climatiques et aux coûts élevés des engrais (New Era, UN Integrated Regional Information Networks)

| septembre 8, 2008

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Pour les agriculteurs, il n’y a pas de son plus doux que celui de la pluie tombant sur leurs terres en bonne quantité et au bon moment. Et il n’y a pas de scène plus belle qu’une terre riche et verdoyante. De nombreux agriculteurs namibiens ont longtemps été privés de ces images et de ces sons. Et bien qu’une saison de croissance s’annonçait prometteuse , des inondations ont submergé le pays au début de cette année. Les fortes pluies peuvent emporter le sol et les semences, laissant les agriculteurs avec peu d’espoir pour la récolte. Mais grâce à de nouvelles techniques agricoles, la récolte de Mme Letta Sebron est meilleure que jamais.

Au cours des deux dernières saisons agricoles, Mme Sebron a pratiqué l’agriculture de conservation – une méthode qui permet d’améliorer la qualité du sol, le rendant plus apte à retenir l’eau et moins susceptible d’être emporté en cas de forte pluie. Lors de la préparation de la terre, Mme Sebron n’a pas besoin de labourer le sol. Elle défriche et sillonne la terre, deux techniques agricole qui, lorsqu’elles sont utilisées ensembles, permettent à l’eau et aux racines de pénétrer profondément. Elle dit qu’avec l’agriculture de conservation, le rendement de ses cultures n’est plus aussi dépendant de la bonne ou la mauvaise saison des pluies.

Vingt agriculteurs en Namibie ont participé à des essais de techniques de conservation agricole sur une ferme à travers le Conversation Tillage Program, ou CONTILL. Rod Davis travaille avec CONTILL. Il explique que les exploitations agricoles où des pratiques de conservation ont été jumelées avec l’utilisation des engrais ont produit des rendements quatre fois plus élevés qu’avec les méthodes traditionnelles, comme le labourage. Même dans les exploitations où aucun engrais n’était utilisé, les agriculteurs ont produit deux fois plus avec les techniques de conservation qu’avec les pratiques traditionnelles.

En effet, non seulement l’agriculture de conservation empêche l’érosion des sols et favorise la rétention d’eau mais elle renforce également la fertilité des sols. Depuis que les prix des engrais chimiques sont montés en flèche, la Zambia National Farmers Union fait la promotion de techniques de conservation comme alternative à l’utilisation des engrais.

Guy Robinson est président de la Zambia National Farmers Union. Il dit que le coût des engrais a triplé dans son pays. Le gouvernement zambien prévoit donner des engrais subventionnés à certains groupes vulnérables, mais M. Robinson dit que la plupart des petits agriculteurs ne recevront pas de subvention. Il a encouragé les agriculteurs à réduire leurs besoins en engrais grâce à des pratiques agricoles de conservation.

L’agriculture de conservation consiste à laisser les résidus de récolte sur le terrain. Les résidus protègent le sol de la chaleur et des pluies fortes, et ils fertilisent le sol quand ils se décomposent. L’agriculture intercalaire et la rotation des cultures sont également des techniques de conservation fondamentales. Ensemble, ses pratiques agricoles réduisent l’épuisement des nutriments qui se trouvent dans le sol, éloignent les ravageurs et préviennent les maladies.

Selon M. Robinson, la Zambia National Farmers Union a prouvé de manière concluante que l’agriculture de conservation peut accroître les rendements et «faire des merveilles». Mme Sebron serait d’accord. Elle dit que le rendement de ses cultures n’est moins dépend des bonnes saisons de pluies mais il est plutôt lié aux techniques d’agriculture de conservation, qui conservent la fertilité du sol et retiennent l’eau. Elle ajoute que ces techniques ont ramené ses moyens de subsistance à un niveau qu’elle avait connu il y a plusieurs années, lorsque le climat était plus prévisible.
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